Air France détaille son plan de restructuration
» Suppressions de postes, réduction de la flotte, fermetures de lignes… Lors d’un point presse ce lundi 5 octobre, le PDG d’Air France a présenté le plan de restructuration du réseau long-courrier de la compagnie. »
"La croissance n’est pas un droit, elle se mérite", a martelé Frédéric Gagey, PDG d’Air France, lors d’un point presse organisé dans l’après-midi du lundi 5 octobre, après que le directeur des ressources humaines Xavier Broseta a été malmené par des manifestants. A cette occasion, il a répété les annonces faites dans la matinée lors du CCE, détaillant le plan de restructuration du réseau long-courrier de la compagnie. "Quand j'ai accepté de diriger cette entreprise, ce n'était sûrement pas pour la voir passer en seconde division", a poursuivi le PDG.
Ce "plan alternatif" intervient suite à l’échec des négociations entre Air France et les syndicats de personnels navigants sur le plan de croissance Perform 2020. En voici les princpaux éléments.
Fermeture de 5 lignes, arrêt de 35 fréquences
La direction d’Air France a confirmé une réduction de 10% de son activité long-courrier. D’ici à 2017, le plan prévoit l’arrêt de 5 lignes. "Ces fermetures n’interviendront qu’en 2017 et nous préciserons les lignes dont il s’agit le plus tard possible afin de ne pas communiquer ces informations cruciales à nos concurrents", précise un porte-parole de la compagnie. A cela s’ajoute une réduction des fréquences les moins rentables sur 22 lignes pour un total de 35 fréquences.
Ces modifications de programme concernent les lignes les plus déficitaires du réseau desservant principalement l’Asie et le Moyen-Orient.
La direction mise enfin sur une plus grande "saisonnalisation" de l’offre.
Une flotte amputée de 14 avions
La flotte long-courrier sera réduite de 14 avions, passant de 107 avions opérés à l'été 2015, à 93 à l'été 2017. Cet ajustement sera principalement réalisé par la sortie accélérée d'Airbus A340, non remplacés par les Boeing 787 initialement prévus. "Nous souhaitons l’annulation des commandes dont les livraisons étaient prévues pour 2016 et 2017, ce qui représente un total de 5 avions", a précisé Frédéric Gagey. Dans l'entourage de la direction, on souligne que les négociations avec Boeing devraient se dérouler sans accroc.
2 900 postes menacés
Ultime mesure qui résulte de cette baisse d’activité programmée : la possible suppression de 2 900 postes. Selon la direction, ce sureffectif concerne environ 300 pilotes, 900 PNC et 1700 personnels au sol.
"Dans tous les secteurs où la concertation permettra d'atteindre les objectifs de Perform 2020, l'adaptation des effectifs se fera sous la forme de départs volontaires. Dans les autres secteurs, le recours aux départs contraints ne pourra être exclu", a averti le PDG.
Et maintenant ?
Le CCE, interrompu suite à des débordements, ne reprendra pas, a précisé la direction, considérant qu’il a bel et bien eu lieu. Pour le moment, aucune date n’a été fixée pour une prochaine réunion entre Air France et les syndicats de pilotes. Un conseil syndical doit se tenir ce jeudi 8 octobre au SNPL, majoritaire chez les pilotes. De son côté, la direction se dit prête à poursuivre les négociations avec les partenaires sociaux "sur la base de propositions sérieuses et d’une vraie volonté d’aboutir", selon les termes de Frédéric Gagey. La balle est donc dans le camp des personnels navigants.
