Air Berlin, numéro deux fragile dans le ciel allemand
Passé du charter au low cost avant de s'établir sur un modèle mixte et de draguer les voyageurs d'affaires, Air Berlin a plusieurs fois changé de modèles depuis sa création.
1979 Le premier Boeing 707 d'Air Berlin s'envole vers Palma de Majorque. Pour contourner l'interdiction faite aux Allemands, avant la chute du mur, de se poser à Berlin, le siège de la nouvelle compagnie est temporairement implanté aux États-Unis. Pendant deux décennies, le modèle charter fait les beaux jours d'Air Berlin, avec des navettes quotidiennes vers les îles Baléares au départ des grands aéroports allemands. À partir de 1997, la compagnie diversifie sa clientèle en vendant des sièges individuels sur des vols secs, et le réseau s'étend à l'Europe entière. Le rachat de DBA, en 2006, apporte à Air Berlin un puissant réseau domestique et place la compagnie en concurrence frontale avec le leader allemand, Lufthansa, et les grandes compagnies internationales.
L'alliance capitalistique avec Niki, low cost autrichienne fondée par l'ex-pilote de Formule 1 Niki Lauda, et les commandes massives d'avions moyen-courriers chez Airbus signent cette phase de croissance rapide, sévèrement freinée par la crise en 2008. Les exercices déficitaires vont se succéder et Air Berlin, désormais cotée en bourse, devient la cible de grandes compagnies européennes en quête de croissance externe. Air France tente un rapprochement stratégique, mais c'est finalement Etihad qui l'emporte, en rachetant 29,2% du capital en décembre 2011. Hartmut Mehdorn, l'ex-patron de la Deutsche Bahn, est appelé en sauveur à la tête d'Air Berlin. En seize mois, il orchestre rapidement l'entrée dans l'alliance OneWorld et tente, en interne, d'assainir une situation financière dégradée. Fin 2012, la compagnie retrouve un équilibre précaire, mais 900 emplois sur 9 300 sont encore menacés.
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