Agence vs travel planner : Guillaume Beurdeley met les points sur les i
Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des Entreprises du Voyage (EdV), souhaite répondre à la « complainte des illégaux », notamment suite à notre article d’hier donnant la parole à des travel planners et autres coachs.
Les travel planners se rebiffent, a titré L’Echo touristique hier. Donnant la parole à plusieurs personnes qui critiquent la campagne Stop-arnaque-voyage des Entreprises du Voyage (EdV). Guillaume Beurdeley, secrétaire général adjoint des Entreprises du Voyage (EdV), nous a rapidement contactés pour réagir aux « complaintes des illégaux qui se sont immédiatement reconnus » dans l’opération marketing du syndicat. Nous avons saisi la balle au bond, notamment pour le faire réagir à des critiques de travels planners et autres coachs.
L’Echo touristique : « Ce n’est pas parce qu’on n’est pas Atout France qu’on est des arnaqueurs », a déclaré une DMC dans nos colonnes. Que lui répondez-vous ?
Guillaume Beurdeley : La personne qui formule cette remarque – une DMC non-européenne – travaille dans l’illégalité et ne fournit aucune garantie. C’est bien l’objet de notre campagne Stop-arnaque-voyage.
Quand une DMC non-européenne dirige son activité vers des clients français, elle doit fournir une garantie financière conforme aux critères français. Or les DMC qui le font se comptent sur les doigts de la main. Donc, les autres exercent illégalement leur activité et n’offrent aucune protection au client final.
L’Echo touristique : Mais si un travel planner travaille avec une agence immatriculée, ce c’est pas un « arnaqueur », n’est-ce pas ?
Guillaume Beurdeley : En faisant confiance avec un opérateur non-immatriculé, un client ne saura vraiment qu’a posteriori si c’est une arnaque ou pas. Il n’existe aucun moyen de le vérifier en amont, puisque ces acteurs travaillent en dehors de tout cadre.
Les travel planners qui travaillent avec des agences immatriculées ne sont pas visés par notre campagne.
La campagne montre deux catégories : les agents de voyages immatriculés et les « faux experts » qui représentent un risque d’arnaque. Pourtant, ce n’est pas aussi binaire. Encore une fois, des travel planners travaillent avec des agences…
Guillaume Beurdeley : Ceux qui travaillent avec des agences immatriculées ne sont effectivement pas visés par notre campagne. Ce modèle de partenariat existe depuis longtemps, et offre une certaine flexibilité du travail, avec des personnes salariées et d’autres non-salariées. Alors, le consommateur achète auprès d’une agence, dans les règles de l’art, et bénéficie de toutes les garanties. Il n’y a donc pas de sujet pour les Entreprises du Voyage concernant les apporteurs d’affaires.
Le sujet des coachs voyages n’est pas simple, d’autant que les textes qui réglementent la profession demeurent nébuleux. « Il y a des zones grises », regrette Valérie Boned, présidente des EdV. Pourriez-vous contribuer à clarifier les textes ?
Guillaume Beurdeley : Dans votre article d’hier, certains regrettent que nous ne travaillions pas sur un cadre spécifique aux travel planners. Mais ce cadre existe ! C’est l’immatriculation Atout France. Toute l’information est étayée sur le site d’Atout France. Oui, il y a sans doute des améliorations à apporter au niveau des textes réglementaires, qui manquent de précision. Mais il ne s’agit pas de créer un nouveau régime qui permettraient à des acteurs de se dédouaner de leurs responsabilités à l’égard des voyageurs.
Si vous vous sentez aussi menacé par les coachs voyages, pas besoin pour autant de les rabaisser. En général, quand on fait bien son travail, on n’a pas besoin d’attaquer les autres… Et il ne s’agit absolument pas de garanties, mais de confiance clients, et de conseils purs. Les travel planner ou autres coachs vendent du conseil, pas des garanties. Voilà la différence avec une agence. Où est alors l’arnaque, si tout est transparent ? Avez-vous le même discours face à des conseillers dans d’autres domaines ?!