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Affaire Mitterrand : l’Ecpat réagit avec prudence

La polémique autour du livre « La Mauvaise Vie », du ministre de la Culture, rouvre le dossier du tourisme sexuel. L’Ecpat, qui lutte contre les « jeux interdits » des voyageurs, critique l’ambiguïté de ses propos et demande des actions, avec l’État.

L’Ecpat, réseau international de lutte contre la prostitution enfantine, a réagi suite à l’affaire Mitterrand. La polémique dont fait l’objet le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, concerne son livre « La Mauvaise Vie », publié en 2005, relatant des expériences sexuelles avec des garçons en Thaïlande. « Nous notons avec satisfaction qu’il a condamné, au JT de 20 heures de TF1 (le 8 octobre, ndlr), le tourisme sexuel et la pédophilie, relève Carole Bartoli, coordinatrice des programmes d’Ecpat France. Néanmoins, il subsiste une ambiguïté sur un certain nombre de propos dans l’ouvrage. » Le livre parle de « gosses », de « boys », de « garçons ». « Or dans les bordels thaïlandais, il est difficile de distinguer les mineurs des majeurs. » L’association note qu’il n’en fait pas l’apologie, mais regrette que ses écrits banalisent le tourisme sexuel. Face à la grogne médiatique, le ministre s’est défendu d’avoir fréquenté des mineurs. « Comme tout Français, il bénéficie de la présomption d’innocence », ajoute Carole Bartoli. Faudrait-il ouvrir une enquête ? Ce serait quasi mission impossible. « Nous sommes sur des faits qui remonteraient à dix ou quinze ans en arrière… » Or même pour des affaires récentes, c’est extrêmement complexe*. « Nous souhaiterions que cette affaire entraîne un débat de fond sur le tourisme sexuel. Si un homme de talent comme Frédéric Mitterrand en parle, c’est la preuve que de telles pratiques (…) ne concernent pas seulement des gens dérangés, pervers ou paumés. » Le secrétaire d’État au Tourisme soutient les campagnes de l’Ecpat. Mais les autorités pourraient davantage s’impliquer. Le gouvernement avait pris des mesures en ce sens entre 2003 et 2006. « Depuis trois ans, ces actions sont un peu restées lettre morte. » Carole Bartoli souhaiterait qu’elles soient relancées. Et devienne une affaire d’État, politiquement correcte cette fois !

* Lire l’article « Tourisme sexuel : des faits, mais peu de condamnations », publié dans L’Écho du 8 mai 2009.

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