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Abu Dhabi ne fait pas encore recette

L’émirat tente de construire, à toute allure, un modèle touristique centré sur la culture et l’écoresponsabilité. Mais en commençant par développer son offre de loisirs, il brouille quelque peu le discours. En attendant, chez les TO, la destination ne décolle toujours pas.

C’est l’événement de cette fin d’année à Abu Dhabi. Le 4 novembre, l’émirat a inauguré le Ferrari World, un parc à thème entièrement consacré à l’univers de la marque automobile italienne. Construit sur l’île de Yas, aux côtés du circuit de F1 ouvert l’an dernier, il revendique notamment la montagne russe la plus rapide au monde. Un argumentaire censé inscrire l’émirat sur la liste des grandes destinations de loisirs… au risque d’être comparé à Dubaï, bien plus avancé dans ce domaine. Abu Dhabi a pourtant toujours prétendu vouloir construire un modèle touristique radicalement différent de celui de son voisin, en s’appuyant sur une offre culturelle de haut niveau doublée d’un engagement poussé en faveur de l’environnement. Dans les faits, la dynamique est largement engagée. Sur l’île de Saadiyat, les grues s’activent pour construire le district culturel. Il y a quelques jours, l’émirat annonçait ainsi la pose des dernières fondations du futur Louvre, qui doit ouvrir en 2013, tout comme le Guggenheim. À terme, deux autres musées sont aussi prévus, ainsi qu’un centre d’exposition et un centre des arts vivants, Abu Dhabi comptant faire de Saadiyat la plus grande concentration d’institutions culturelles au monde. Une logique du record que l’émirat veut aussi appliquer en matière d’écologie. Masdar, dont les premiers bâtiments ont été inaugurés, ambitionne ainsi le titre de première ville au monde « zéro carbone, zéro déchet », mais pas avant 2015. Des milliards doivent être dépensés aussi pour transformer le visage de la capitale, notamment au profit des espaces piétons et des transports en commun. Et pour accompagner la croissance de l’offre hôtelière, l’ADTA (Abu Dhabi Tourism Authority) a imposé à tous les établissements de mettre en oeuvre, avant fin 2010, un programme Green hotels de réduction des consommations et des déchets.

BEAUCOUP D’ARGENT… ET DU TEMPS

Mais aussi richissime et volontaire l’émirat soit-il, et aussi rapide soit l’allure à laquelle il bâtit son industrie touristique, il aura besoin de temps pour s’imposer sur la scène internationale. Décidé en 2004, le virage touristique a déjà permis d’accroître de 50 % la fréquentation étrangère annuelle en six ans. Durant les huit premiers mois de 2010, 1,2 million de touristes ont ainsi été comptabilisés, soit 15 % de plus que l’an dernier. Mais 80 % de ces volumes se font sur le segment MICE, et 42 % grâce au tourisme domestique au sein des Émirats arabes unis. Sixième marché émetteur, la France n’a fourni l’an dernier que 34 776 visiteurs. Et si Air France a considéré le potentiel suffisamment important pour lancer cinq vols sans escale par semaine début mai, devenant ainsi la deuxième compagnie à opérer la destination en direct après Etihad, les TO font dans l’ensemble grise mine. « On ne fait pas une seule vente », lâche Guy Zekri, DG de Solea, l’un des leaders sur Dubaï. Les mieux placés, comme Aya ou STI, atteignent quelques centaines de pax par an, souvent en combiné avec Dubaï ou Oman. « En séjour pur, nous n’avons que quelques dizaines de clients, commente Gwen Sévi, la chef de produit Orients chez STI. Pour nous qui sommes sur du culturel, ce sont les musées qui feront vraiment décoller les ventes. » En attendant, l’émirat pourra compter, l’an prochain, sur MSC Croisières pour lui fournir 40 000 touristes loisirs et des millions d’euros de recettes supplémentaires. La compagnie sera la première à positionner, à l’hiver 2011-2012, un bateau en tête de ligne à Abu Dhabi. Autant de visiteurs que l’émirat espère retenir, ensuite, sur ses plages ou dans son désert…

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