3. VALENCE, L’AVENIR EN TÊTE

En cinq ans, elle a doublé Madrid. Elle s’attaque à présent à Barcelone – radotant à plaisir qu’elle parle mieux catalan qu’elle ! La réputation de Valence est-elle à faire ? Dans le lit de la Turia, asséché en 1957, elle a créé 110 ha de stades, de parcs, de pistes, mais surtout un aquarium, des ponts futuristes et, pour les arts ou les sciences, d’immenses palais en arêtes de daurades, en fanons de baleine, en vertèbres de squales : la patte de l’architecte Santiago Calatrava né dans la banlieue voisine. Mais que ceux qui l’ont aimée se rassurent : à côté de ses coups de poker urbanistiques, la vieille Valence reste là, vivante, avec ses immeubles à balcons vénitiens et à carreaux de faïence, la tour octogonale du Miguelete, la haute cathédrale où l’on peut voir le Graal – le vrai – et, sur le parvis, le tribunal des Eaux qui tranche les « guéguerres » d’irrigation des producteurs de riz et d’orange, sans oublier les falles – ces bûchers de personnages de carnaval, passés du style images pieuse à celui de BD pour adultes.