1 Kangerlussuaq

L’aéroport de Kangerlussuaq est international, mais ça ne se voit pas. Le port n’est pas plus impressionnant : une grue, une barge rouillée, des pylônes et un grand bâtiment de tôle rouge brique. Le Diamant n’a pu accoster à quai, et c’est en navette que tout le monde gagne le bord. Les valises suivent dans de grands filets. La côte est encore loin, et le bateau s’engage dans les méandres du fjord, qui se perdent dans la brume. Pendant qu’il rejoint la mer, chaque passager reçoit sa parka rouge d’expédition avant d’assister à une Introduction à l’Arctique, qui permet aux naturalistes de présenter leurs spécialités. Le lendemain, le bateau a rejoint Sisimiut, dont le port reste libre de glace toute l’année. Première sortie en Zodiac. Le débarquement est prévu sur un rocher qui sert aussi au dépeçage des baleines. Tout le monde a été briefé, et chacun observe les consignes de sécurité pour ne pas tomber à l’eau. À terre, le sol est fait de roches recouvertes de lichen. Quelques fleurs parviennent à pousser. Un peu plus loin, des petites maisons traditionnelles se fondent dans le paysage. Visiblement, l’homme a bien du mal à imprimer sa trace dans ces contrées sauvages. Il y est pourtant installé depuis longtemps, comme en témoignent ces tombes sommaires, qui laissent apparaître des ossements entre les pierres. Bienvenue au bout du monde !