Y’a plus de saison !
Dans le tourisme comme pour la météo, il n’y a décidément plus de saison ! L’évolution de la société et les 35 heures aidant (avec le fractionnement des vacances), les Français préfèrent de plus en plus partir loin de chez eux en hiver pour trouver le soleil, se contentant durant l’été d’un séjour en famille ou chez des amis, en France. Les chiffres annuels du Ceto le confirment, avec des ventes de forfaits en recul de 1,6 % l’été dernie
Dans le tourisme comme pour la météo, il n’y a décidément plus de saison ! L’évolution de la société et les 35 heures aidant (avec le fractionnement des vacances), les Français préfèrent de plus en plus partir loin de chez eux en hiver pour trouver le soleil, se contentant durant l’été d’un séjour en famille ou chez des amis, en France. Les chiffres annuels du Ceto le confirment, avec des ventes de forfaits en recul de 1,6 % l’été dernier, quand elles sont quasi stables en hiver. Surtout, selon un sondage exclusif réalisé par Motivaction pour L’Echo touristique, 30 % des Français envisagent de partir en vacances d’ici fin avril. Un chiffre important, même si l’élection présidentielle pourrait venir jouer les trouble-fêtes.
Cette évolution majeure, qui tend à reproduire en France un schéma largement répandu outre-Atlantique, va obliger les TO et les distributeurs à réviser leur stratégie. Car à l’avenir, c’est de plus en plus entre novembre et avril qu’ils vont réaliser leurs profits. D’autant que les voyages estivaux à petits prix basculent progressivement sur Internet. Réorganisation en termes de tarification tout d’abord. Fini la haute saison durant les deux mois d’été. D’ailleurs, depuis plusieurs années déjà, la première quinzaine de juillet peine à afficher complet. En revanche, les prix risquent de flamber en hiver. Certains voyagistes ont déjà anticipé ce mouvement. Il en coûte par exemple plus cher pour une semaine au Club Med d’Agadir le 31 mars que le 14 juillet (1 380 Econtre 1 250E). Voilà de quoi réjouir les agences, alors que les forfaits d’hiver sont pour l’essentiel des voyages long-courriers, déjà fortement rémunérateurs. A elles aussi de mieux vendre la France, pour ne pas passer à côté de l’été.
Les répercussions devraient être également importantes en termes d’organisation du travail. Les TO sont habitués à embaucher massivement des agents de réservation au printemps. Et les distributeurs ont souvent recours à cette époque à des contrats précaires ou des stagiaires pour recevoir leurs clients. Demain, ils devront sans doute aussi ajuster leurs effectifs à l’automne. Une bonne nouvelle pour tous les étudiants, qui sortent des écoles en juin.
