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Willie Walsh (Iata) : « La France est schizophrénique »

Intervenant lors de l’assemblée générale du Board of airlines representatives (BAR France), le directeur général de Iata, Willie Walsh, s’est montré comme à son habitude vindicatif et percutant quant aux grands sujets agitant le secteur aérien.

« Si l’environnement est vraiment votre priorité, ne taxez pas ! » : voici en substance le message de Willie Walsh, directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata) au gouvernement français. S’exprimant lors de l’assemblée générale du Bar France (Board of airlines représentatives), mardi 21 janvier à Paris, l’ancien dirigeant de British Airways a comme à son habitude usé de son sens de la formule pour commenter les actualités aériennes.

Bonne forme et résilience du secteur après la période pandémique, restructuration du contrôle aérien européen, relations compliquées entre compagnies et aéroports, régulation, rivalité avec le ferroviaire, marges des compagnies, NDC, Comac, consolidation ou encore réveil du marché indien… : pas un point n’a échappé à la discussion organisée entre le patron de Iata et Didier Brechemier du cabinet Roland Berger.

« La France est fascinante »

Mais c’est bien sur le projet d’augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) en France que le britannique était attendu au tournant. « Taxer les billets d’avions n’est pas la solution pour l’environnement. Il n’y a aucun effet environnemental à augmenter le prix des billets, juste un énorme effet économique sur les passagers. Aucune taxe n’empêchera un vol de voler, il sera juste un peu moins rempli », a-t-il martelé, parlant de taux de remplissage moyen des avions de 64% dans les années 1980 à 84% de nos jours.

« L’accumulation de taxes n’a aucun impact sur la demande, juste sur l’économie. Les vols sont toujours là et continuent de produire du CO2. La solution est ailleurs », a-t-il argué.

Willie Walsh en discussion avec Didier Brechemier © L’Echo touristique

 

« La France est fascinante : d’un côté, vous avez les leaders mondiaux de l’industrie, de l’autre, vous voulez la détruire en taxant chaque année toujours plus. C’est un pays schizophrénique : comment la France peut-elle vendre ses avions au monde entier et dire en même temps « nous voulons forcer tout le monde à prendre le train et moins voyager » ? C’est très décevant et très triste que les politiques ne prennent pas assez le sujet de la défense de l’aérien à bras-le-corps », a poursuivi Willie Walsh.

Une mesure « équitable » pour la DGAC

À la suite des envolées de ce dernier, Damien Cazé, à la tête de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), a tenté de lui répondre. « Cette taxe va juste permettre d’être à des niveaux comparables avec ce qui se fait ailleurs en Europe. Ce n’est pas une punition, mais une façon de taxer l’aviation que la même manière que le reste de l’économie », a-t-il lancé face aux représentants de compagnies aériennes opérants en France.

Tout le monde doit faire un effort égal pour sauver notre dette publique et éviter les catastrophes. À la fin, tout le monde doit payer de manière équitable », a poursuivi Damien Cazé avant de conclure sur le ton de l’humour : « J’espère que vous n’avez pas de questions, car je ne suis pas prêt à y répondre dans tous les cas… ».

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