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Voyages post-Covid : à quoi pourrait ressembler la reprise ?

Les Français ont la bougeotte, impatients de pouvoir voyager à nouveau, même si le Covid continuera encore de peser sur leurs choix et leurs attentes ces prochains mois.

Changer de décor. Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, les Français ont visiblement des fourmis dans les jambes et n’attendent qu’une chose : pouvoir faire à nouveau leurs valises. D’ailleurs, du côté de la SNCF, les réservations reprennent à l’approche de la levée des restrictions de déplacements, annoncée pour le 3 mai. La compagnie ferroviaire constate une nette hausse de la demande pour les week-ends de l’ascension et de la Pentecôte. Misant sur la reprise du tourisme domestique dès le mois de mai, de nombreux hôtels annoncent leur prochaine réouverture, à grand renfort de tarifs attractifs et de petites attentions pour les clients.

Si la page du Covid n’est pas encore tournée, un petit vent d’optimisme souffle malgré tout dans le tourisme, qui entrevoit le bout du tunnel. C’est aussi ce qui ressort d’une étude menée par Interface Tourism Group, qui a interrogé  plus de 250 professionnels du secteur sur les prévisions de voyages post-Covid-19. Une reprise attendue pour le second semestre 2021 pour près de 70% des personnes interrogées, à égalité entre le troisième et le quatrième trimestre. Une reprise qui portera malgré tout les stigmates de la crise sanitaire. Ainsi la politique d’annulation et de remboursement est citée à plus de 92% comme critère prioritaire dans le choix d’un voyage. Une évolution déjà largement intégrée par le secteur adaptent souvent leurs dispositifs commerciaux. Autres éléments déterminants : la sécurité, la santé et les assurances (85,7%) ainsi que la flexibilité et la personnalisation du voyage (55,8%).

Un budget à la hausse

Si depuis l’automne dernier, les réservations enregistrées par les EDV stagnent à un niveau extrêmement bas, le syndicat note lui aussi des signes de reprises. « On perçoit ces derniers jours un frémissement consécutif à la promesse de levée de la limitation des déplacements à un rayon de 10 km, au retour progressif à la vie normale et à l’arrivée prochaine du pass sanitaire qui rendra plus fluide les déplacements internationaux, au moins au sein de l’Union Européenne », observent les EDV dans leur dernier baromètre. Reste que pour l’heure, les réservations sur l’été sont encore très faibles.

« Les Français qui voyagent pour leurs vacances ont l’envie et les moyens de le faire. Ils retardent leur décision afin d’avoir la quasi-certitude de transformer leur projet en réalité. Privés de vacances « normales » depuis plus d’un an, ils allongent de deux nuits en moyenne la durée de leurs voyages par rapport à 2019″, constate Jean-Pierre Mas, le président des EDV.

Côté budget, en effet, le Covid pourrait avoir eu un effet inattendu, remarque également Interface. Alors que les sondages réalisés par  Interface Tourism en 2020 auprès de la même cible de professionnels faisaient apparaître des craintes concernant les budgets voyage (une majorité de professionnels misaient sur une réduction de 10 à 30% vs. 2019), les nouvelles perspectives sont beaucoup plus encourageantes : 31% misent sur une stabilisation des dépenses, et 35,8% sur une augmentation. Incarnation, peut-être, du phénomène de “Travel Revenge”, frénésie de voyages qui pourrait survenir lorsque les conditions sanitaires le permettront. Même son de cloche chez Hotels.com qui révèle dans une récente étude que 27% des Français considèrent 2020 comme une « année perdue » en termes de voyages et que plus d’un Français sur cinq (21%) est prêt à prendre sa revanche et à ressortir sa valise pour voyager le plus possible en 2021.

L’Espagne et la Grèce en tête

Où les Français mettront-ils le cap ? Les professionnels interrogés par Interface estiment que les expériences privilégiées tourneront autour de la nature et du balnéaire, tandis que les séjours urbains (en France ou à l’étranger) ne remportent que très peu de suffrages. Concernant le choix des destinations, l’Europe domine très largement et sans surprise (87%) le classement des régions les plus demandées. L’Espagne et la Grèce, toujours très offensive pour lancer sa saison touristique, se démarquent fortement, suivies de près par le Portugal et l’Italie. La France reste bien sûr une valeur sûre pour les voyages des mois à venir, confirme Interface.

S’il y a fort à parier que les voyages d’affaires feront l’objet de nombreux arbitrages, notamment économiques, au sein des entreprises, ils pourraient bien, malgré tout, reprendre en premier. A la question du classement des clientèles susceptibles de voyager dès la reprise, les voyageurs d’affaires ressortent ainsi en première  position, rapporte Interface, devançant de peu les adultes sans enfants. « Un fossé se creuse ensuite avec les familles et les seniors. Les clientèles groupes et CE arrivent en dernier – et de loin », analyse Interface.

Le certificat sanitaire, sésame de la reprise ?

Et les vaccins, dans tout ça ? 52% des professionnels pensent que l’obligation de se vacciner pour entrer sur un territoire serait est un frein – notamment tant que le vaccin ne sera pas disponible pour toute la population -, selon Interface, qui souligne que les tests remportent une plus grande unanimité comme condition obligatoire pour entrer dans un pays étranger.

Jeudi matin, les secteurs de l’aviation, du voyage et du tourisme se félicitaient en tout cas  du vote du Parlement européen sur les « certificats COVID-19 » de l’UE, qui met en route les négociations finales avec la Commission européenne et le Parlement européen. Un certificat qui permettrait d’apporter la preuve de sa vaccination, mais aussi d’un test PCR ou d’une immunité acquise après avoir contracté le Covid pour voyager plus facilement en Europe.

« Les certificats sanitaires communs, interopérables, sécurisés et conformes au GDPR représentent un outil essentiel pour faciliter la libre circulation des personnes au sein de l’UE et rouvrir les voyages de manière sûre et responsable grâce à l’assouplissement et, à terme, à la levée des restrictions de voyage actuelles », souligne un communiqué de l’Ectaa. Le certificat devrait être opérationnel fin juin, juste à temps pour soutenir la saison estivale.

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