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Voyages au Sri Lanka : la mise en garde du Quai d’Orsay bientôt levée ?

Les professionnels du secteur étaient conviés à une rencontre avec le ministre du Tourisme sri-lankais lundi, à Paris. Une prise de parole très attendue après plusieurs mois d’une profonde crise qui a mis le tourisme à l’arrêt.

Il y avait du monde, hier, à l’ambassade du Sri Lanka. De nombreux professionnels du tourisme ont répondu à l’invitation du nouveau ministre du Tourisme sri-lankais, venu faire un point sur la situation après plusieurs mois d’une profonde crise politique, sociale et économique. 

« Je suis venu répondre aux inquiétudes des professionnels du tourisme, je ferai de mon mieux pour répondre à vos interrogations », a lancé Harin Fernando, nommé ministre du Tourisme fin mai au sein d’un gouvernement intérimaire. « La situation au Sri Lanka n’est pas celle que l’on voit dans les médias, a martelé le ministre au cours de son intervention. Dans les médias, vous avez l’impression que le Sri Lanka brûle. Ce n’est pas vrai, ça n’est arrivé qu’une journée, le 9 mai », date à laquelle le Premier ministre sri-lankais a démissionné, au terme d’une journée de violentes émeutes.

« J’étais au Sri Lanka il y a une quinzaine de jours et la situation sur place était quasi normale, a abondé Jérémy Grasset, de Shanti Travel, lors de cet échange ouvert avec les professionnels du secteur. Je suis allé une dizaine de fois au Sri Lanka et il n’y avait pas de grandes différences. C’était facile de voyager sur la destination, nous avions accès au carburant sans difficulté. Il y a effectivement des files d’attentes, mais les véhicules qui transportent les touristes sont prioritaires », a-t-il indiqué, faisant allusion aux pénuries auxquelles est confronté le pays. « Il y avait encore un peu de coupures d’électricité sur place, mais c’est simplement parce que le niveau de la rivière et des retenues d’eau était bas. Désormais c’est terminé avec la remontée des eaux provoquée par les pluies, précise Jérémy Grasset au lendemain de la conférence. Il n’y a pas non plus de problèmes de nourriture, pas de famine. Il y a ce qu’il faut pour les touristes et pour les habitants car les aides d’urgence sont arrivées, les Indiens ne les ont pas lâchés. Le Sri Lanka est un enjeu stratégique entre les Indiens et les Chinois », rappelle-t-il. « Il y aura toujours un des deux gros pays qui viendra les aider pour embêter l’autre. » Même volonté de rassurer au sujet des médicaments, qui sont disponibles, assure de son côté l’ambassadrice du Sri Lanka, qui a également pris la parole au cours de cette conférence.

L’hiver en ligne de mire

« Il y a une chose qui n’a pas été mentionnée, c’est le statut du Sri Lanka dans les recommandations du Quai d’Orsay, a de son côté pointé Guillaume Linton, le PDG d’Asia, s’adressant au ministre. Comme vous le savez sans doute, il est recommandé de reporter les voyages non essentiels au Sri Lanka. Et cette recommandation n’a pas été actualisée jusqu’à présent. Dans cette pièce se trouvent des gens qui soutiennent totalement le Sri Lanka, nous sommes tous conscients de ce que la destination traverse. Nous sommes tous prêts à pousser les ventes, à promouvoir la destination. Mais on ne peut rien faire tant que cette recommandation n’est pas actualisée par le ministère des Affaires étrangères, il faut commencer par là », a-t-il insisté.

Sur ce point, Harin Fernando s’est montré optimiste, indiquant que le Royaume-Uni avait déjà levé cette recommandation et que des discussions étaient en cours, espérant des évolutions dans les prochaines semaines. « Je rejoins naturellement les espoirs du ministre du Tourisme, néanmoins nous n’avons pas d’indication du ministère des Affaires étrangères à ce sujet, ni positives, ni négatives, tempère Jürgen Bachmann, le secrétaire général du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). Ce qui est encourageant, c’est la décision du Royaume-Uni. Mais bien sûr, on espère que ça va redémarrer. Il faut que ça puisse se décanter dans les quatre semaines à venir pour qu’on puisse commercialiser l’hiver. Il ne faut pas tarder”, souligne-t-il.

Des clients réticents

« C’était le meilleur moment pour tenir cette réunion, pour rassurer, pour recréer un contact important en cette période, juge pour sa part Margaux Decultot, chargée de production Asie chez Nomade Aventures. Cela permet aussi d’avoir des arguments pour rassurer nos clients, notamment les familles, car nous avons eu énormément d’annulations sur la destination. Cette prise de parole permet de renforcer notre positionnement pour dire qu’au Sri Lanka, il n’y a aucun risque pour les touristes, que tout va bien se passer. Mais tant que des articles continueront de paraître comme ceux qui sont sortis hier, indiquant qu’il y a eu des coups de feu dans une station-service, tant qu’il y aura ce genre d’événements relayé dans la presse, ce sera toujours un frein à l’inscription des clients », estime-t-elle. De nombreux pros ont en effet insisté sur l’importance pour la destination de restaurer son image le plus rapidement possible auprès du grand public.

Pour tous, l’objectif est de sauver les ventes sur l’hiver, et c’est maintenant que ça se joue. D’autant que sur place, il y a urgence à relancer un secteur vital pour le pays. « Ce qui a vraiment changé au Sri Lanka, ce sont les files d’attente pour obtenir des passeports pour les Sri-Lankais qui cherchent à quitter le pays pour trouver du travail ailleurs, témoigne Jérémy Grasset. Si les touristes ne reviennent pas, beaucoup de Sri-Lankais vont partir. Ce mouvement existait déjà auparavant, mais ce qui se passe actuellement l’accentue. Si le tourisme reprend, ça permettra aux gens de rester. »

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1 commentaire
  1. richer de forges barbara dit

    bonjour je suis étonnée de vous lire : pas de famines aide de l’Inde pour qui ? il n’y a plus de carburant, plus de riz dans les
    magasins – nourriture de base – inflation galopante etc….je suis en relation chaque jour avec une famille de Polonnaruwa
    bien évidemment qu’il faut aller visiter le Sri Lanka tout en sachant qu’il faut les aider VRAIMENT et individuellement je reçois l’écho touristique mais ne suis pas professionnelle du voyage simplement une passionnée de voyages avec mon époux – j’en profite pour écrire que ns sommes accros aux editos de Dominique Gobert merci !

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