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Malgré la crise, le Sri Lanka veut agrandir sa flotte aérienne

La compagnie nationale déficitaire du Sri Lanka, à court de liquidités, a révélé jeudi son intention de louer jusqu’à 21 appareils. Seulement deux jours après que le gouvernement a annoncé un défaut de paiement sur sa dette extérieure.

La compagnie aérienne Sri Lankan Airlines a annoncé jeudi son intention de louer jusqu’à 21 avions, deux jours seulement après que le Sri Lanka s’est déclaré en défaut de paiement sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars. Le pays de 22 millions d’habitants traverse une crise économique sans précédent, subissant des pénuries de produits essentiels, de carburant, des coupures d’électricité, et une forte inflation. Le défaut de paiement concerne toutes les obligations extérieures, y compris les prêts accordés par des gouvernements étrangers au Sri Lanka, en prévision d’un sauvetage par le FMI.

Dans ce contexte, la compagnie aérienne publique a pourtant dévoilé son intention d’accroître sa flotte de 24 à 35 avions au cours des trois prochaines années et de remplacer certains de ses appareils vieillissants. « Sri Lankan Airlines a lancé quatre appels d’offres pour louer jusqu’à 21 avions afin de soutenir sa stratégie commerciale à long terme », a-t-elle annoncé dans un bref communiqué. La compagnie nationale n’a pas précisé comment elle comptait les financer, son bilan faisant apparaître une dette de 1,7 milliard de dollars et une perte reportée de 1,56 milliard de dollars en mars 2021.

Une brouille à l’origine des déboires

Le Fonds monétaire international (FMI) a également appelé à plusieurs reprises le Sri Lanka à privatiser sa compagnie aérienne qu’il n’a plus les moyens de financer. La compagnie aérienne était rentable avant que le gouvernement n’annule un accord de gestion avec Emirates de Dubaï en 2008, à la suite d’un différend personnel avec Mahinda Rajapaksa, président du Sri Lanka à l’époque et aujourd’hui Premier ministre.

La compagnie avait refusé de faire descendre des passagers d’un avion avant son départ de Londres afin qu’ils cèdent leurs sièges aux membres de la famille de Rajapaksa, qui revenaient de vacances. Mahinda Rajapaksa avait alors révoqué le directeur général de Sri Lankan Airlines, nommé par Emirates, et placé son beau-frère Nishantha Wickremasinghe à la tête de la compagnie.

Un projet antérieur de location de huit Airbus A350, sous le mandat de Mahinda Rajapaksa, fait l’objet d’une enquête criminelle internationale. Il y a deux ans, Kapila Chandrasena, alors directeur général de la compagnie aérienne ainsi que son épouse ont été arrêtés, dans le cadre de cette enquête, pour avoir touché au moins 2 millions de dollars de pots-de-vin pour cette commande.

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