Tunisie : Ennahda veut rassurer
Le parti islamiste arrivé en tête des élections du 23 octobre dernier a donné des gages aux professionnels du tourisme tunisien réunis à Tunis le 10 novembre.
"Nous sommes là pour construire pas pour détruire", "Nous prônons le respect du vivre ensemble", "Toutes les libertés individuelles seront respectées, de même que l’alternance. C’est la nature de la Tunisie d’être modérée et de rejeter tous les extrémismes. Nous serons dans ce juste milieu"… Devant près de 400 professionnels du tourisme invités pour échanger sur les perspectives du tourisme tunisien, Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahda, pressenti pour être le futur premier ministre, a multiplié jeudi dernier à Tunis les déclarations rassurantes.
Alors que l’image de la Tunisie est "écornée" par la victoire du parti islamiste et le secteur très affaibli par une saison catastrophique, les dirigeants d’Ennahda ont voulu montrer qu’ils étaient décidés à jouer l’ouverture, l’écoute et la transparence. "Il faut rétablir la confiance de nos partenaires étrangers à travers des campagnes publicitaires et promotionnelles intensives, éductours, participations aux salons internationaux…, c’est la première urgence", est convenu Hamadi Jebali qui a aussi esquissé une stratégie sur le long terme qui devra régler le problème prioritaire de l’endettement des hôteliers avec la constitution d’un comité ad hoc, améliorer la qualité du produit et ouvrir l’espace aérien en respectant la souveraineté de Tunisair.
Des gages d’optimisme pour l’avenir, s’est félicité Ali Toumi, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), tandis que Mohamed Belajouza, président de la Fédération nationale des hôteliers (FTH), remerciait Ennahda d’associer la profession à la prise de décision. Le nouveau gouvernement tunisien devrait être constitué d’ici à la fin du mois avec des élections législatives et présidentielles prévues dans un an.
