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TUI Group : l’oligarque russe Alexei Mordachov a revendu ses parts… à sa femme

Visé par les sanctions de l’Union Européenne, l’oligarque russe a revendu ses parts dans le plus gros voyagiste du monde. Et ce, à une société détenue par Marina Mordachov, sa propre femme, qui n’est pas concernée par ces sanctions.

Dans une première annonce, le groupe TUI expliquait avoir été informé qu’Alexei Mordachov, considéré comme l’un des hommes les plus riches de Russie, avait cédé ses parts dans le groupe (29,9%), détenues via sa firme chypriote Unifirm Limited. Une manœuvre destinée à échapper aux sanctions prononcées par l’Union européenne à son encontre en réponse à l’invasion militaire russe en Ukraine.

Une entreprise de moins en moins opaque aux Caraïbes

Et l’homme d’affaires, qui a fait fortune dans l’acier, n’a pas pris de gants. Il a d’abord revendu 4,1% de ses parts à Severgroup, sa propre société basée en Russie, qui coiffe une grande partie de ses activités. Selon le groupe, « en raison des sanctions de l’Union européenne, M. Mordachov n’a pas accès à ces actions ainsi qu’aux droits de vote (qui en découlent, NDLR) et ne peut en tirer aucun avantage économique ». Jusqu’à la levée des sanctions, donc…

Pour se « séparer » du reste de ses parts (29,9%), Alexei Mordachov a été plus subtil… même si la ficelle demeure très grosse. En effet, c’est Ondero Limited, une société basée dans les Îles Vierges Britanniques, qui a racheté le capital restant, devenant ainsi, par la même occasion, l’actionnaire principal de TUI Group. Une entreprise opaque, sur laquelle il est très difficile de trouver des informations.

Une procédure d’enquête ouverte en Allemagne

Mais pas impossible. Ainsi, quelques jours après cette annonce, TUI Group lui-même révélait que l’actionnaire majoritaire d’Ondero Limited n’était autre que… Marina Mordachov, la troisième femme de l’oligarque russe. Et qui n’est pas concernée par les sanctions de l’Union européenne. Culotté…

En Allemagne, la manœuvre interroge. Le ministère fédéral de l’Économie et de la protection du climat a informé le voyagiste, qui revendique le statut de leader mondial du secteur, qu’il avait lancé « une procédure d’enquête en vertu de la loi sur le commerce extérieur et les paiements contre Ondero Limited », précise TUI. Jusqu’à la conclusion de cette procédure, la transaction est donc « en attente d’invalidité, et les droits de vote ne peuvent pas être exercés ».

Jusqu’à l’invasion russe en Ukraine, Alexei Modachov était un partenaire déterminant de TUI Group. C’est notamment lui qui, au plus fort de la crise sanitaire, a injecté 1,1 milliard d’euros dans l’entreprise pour lui permettre de renflouer ses caisses vides. De partenaire déterminant à partenaire gênant, il n’y a qu’un pas…

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