L’édito de Dominique Gobert : au cœur d’un conseil des ministres… Abitbolien
Un journaliste, invité à assister à un Comité exécutif d’un des plus gros opérateurs de tourisme en France, ça ne s’était jamais produit. Marietton Développement l’a fait et je vous raconte (presque) tout.
Au cours de mes nombreux entretiens avec les patrons du secteur du tourisme français (il n’y a que Joussen, de TUI, qui refuse obstinément), l’un m’a particulièrement marqué. Je faisais la remarque à Laurent Abitbol, président de Marietton, de savoir comment il réussissait à développer de façon exponentielle la petite entreprise créée par son père Claude et son Oncle Henri… Il avait souri.
Et c’est avec la plus grande surprise que je me suis retrouvé, à Djeddah, la semaine dernière, en compagnie de l’Etat major du groupe, Nicolas Sarkozy compris. Une petite vingtaine de « directeurs », avec une moyenne d’âge ne devant pas excéder 35 ans, en jeans et baskets, enjoués mais néanmoins concentrés.
Pourquoi Djeddah pour un Comex ? Tout simplement parce que le groupe Marietton veut faire de la Saoudie Arabique sa nouvelle destination touristique. Il n’a pas tort, le pays, que nous avons à peine découvert (le voyage a duré 72h !) fait du tourisme son objectif pour les prochaines années. Les femmes, longtemps reléguées au ras des pâquerettes, commencent à y occuper une place de qualité. Nous avons d’ailleurs été accueillis par la première femme guide du pays, au français impeccable. Mais j’y reviendrai dans un autre papier.
Découverte aussi pour Hélion de Villeneuve. Monsieur le Marquis (pardon, Hélion, c’est plus fort que moi) va découvrir que c’est Austral Lagons qui sera chargé de « proposer » la nouvelle destination.
Ils sont donc tous là, les grognards d’Abitbol, réunis autour d’une immense table, genre Macron et Poutine récemment. Et le premier sujet concerne, bien évidemment, le budget de l’exercice à venir.
Abitbol, plus hyper actif que jamais, ne tient pas en place face au défilé de chiffres, égrenés société par société du groupe…
« Bon, allez, celle-ci, on passe, vous avez les chiffres. Et puis, de toute façon, je m’en fous. Nous faisons un budget annuel, ne l’oubliez pas et moi, il me faut X% (les chiffres sont bien sûr secrets) à la fin de l’année. » Tout ce que l’on peut dire, c’est que, malgré la reprise envisagée, toujours prudent, l’homme préfère envisager un budget que je qualifierais de modeste. Avec toutefois un clin d’œil au nouveau patron d’Héliades, Nicolas Ivaldi : « Il va falloir faire de l’argent rentable ! » Tout est dit.
Brillante intervention de Nicolas Sarkozy qui connaît -c’est une surprise pour moi- très bien les dossiers, et qui ne cache pas son irritation envers Air France, avec quelques remarques et anecdotes croustillantes.
Je n’ai hélas pas le droit de tout raconter, ce qui est normal. Toutefois, face à la pénurie et le manque de formation du personnel, Marietton va assurer grâce à sa « Marietton Academy » l’éducation interne de ses salariés.
En revanche, Abitbol considère que l’intéressement de ses collaborateurs doit être augmenté : « Je ferai une répartition plus large », annonce-t-il, tout en s’irritant : « arrêtez vos téléphones » à l’adresse de certains directeurs… Chacun sourit en douce…
On parlera de croissance future, on devrait avoir quelques nouvelles dans les six prochains mois, ainsi que d’autres projets. Avec cette volonté d’utiliser toute la solidarité, le « collectif » comme disait Aimé Jacquet de son équipe. D’ailleurs, si les résultats sont à l’arrivée, c’est l’ensemble du collectif qui touchera la prime, peut importe qui aura fait quoi.
Et de conclure par ses propres mots : « on fait de l’argent avec un stylo et sa tête. Je suis un épicier, provincial de surcroît, et je n’en ai pas honte ».
La séance se terminera par la signature avec l’autorité touristique du pays, d’un M.O.U. (Memorandum of Understanding), un protocole d’accord de coopération entre Marietton et la Saoudie.
Il est vrai que le congrès Selectour devrait se dérouler fin novembre 2022 à Ryad !
Passionnant.
