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L’édito de Dominique Gobert : pas de verbe, de la monnaie

Ayant lu attentivement l’entretien accordé à l’Echo par Lionel Rabiet, président des EdV Île de France, à l’issue de la convention tenue au Canada, je me pose quelques questions…

D’abord, est-il vraiment nécessaire d’organiser des conventions régionales… si loin, surtout pour aborder des sujets tels que la transition écologique ? Autant, pour la Convention nationale, c’est totalement compréhensible, autant en « régional », on peut se poser des questions. D’autant que les sujets abordés, tels la place des femmes dans « nos » métiers, l’innovation ou la transition écologique, ce sont plutôt des sujets nationaux…

La place des femmes ? Ben, si vous me permettez, pourquoi ne pas aborder le vrai problème de la place des hommes ? Ça, c’est un vrai sujet comme le dit le président Lionel Rabiet lequel, selon moi, pourrait sans doute avoir des velléités de candidature à la présidence nationale du syndicat.

Ce qui ne serait pas incongru.

Pour la formation, c’est effectivement une grande priorité et je fais entièrement confiance à Maître Boned pour arriver à dégager les fonds nécessaires. Le numérique, ou le tourisme responsable, c’est évidemment une priorité… à condition toutefois de ne pas faire n’importe quoi !

Dominique Gobert, éditorialiste

Mais je reste un peu sceptique sur cette notion « d’agent de voyages de demain ». Pour mémoire, j’entends depuis quasi des siècles que « le métier d’agent de voyages va disparaître ». Ben, c’est raté.

L’agent de voyages est toujours là ! Il va le rester encore longtemps. Pour Rabiet, et je le cite, sa « vision, c’est que l’agent de voyages de demain, c’est celui qui va permettre au tourisme de faire sa transition. Parce qu’il est à la jonction entre les clients, les voyageurs, et les fournisseurs. Vis-à-vis des voyageurs, il joue un rôle de sensibilisation, de prescription. Et vis-à-vis des fournisseurs, il a aussi un pouvoir de pression. »

Et de poursuivre, « Les agences de voyages peuvent avoir une influence sur les fournisseurs en choisissant les hôtels ou les compagnies aériennes en fonction de ces critères ».

Et de terminer «la réponse que j’apporte à ça, c’est la compensation. ». Là, rien de bien nouveau, si ce n’est que maintenant, il existe « la monnaie climatique » ! Mais oui !

Alors, cher futur président, restons calme. Bien sûr, vous le dîtes, il faut continuer à voyager, à découvrir le monde, mais de grâce, oubliez cette notion de « l’agent de voyages de demain, c’st celui qui va permettre au tourisme de faire sa transition ».

L’agent de voyages, hier comme aujourd’hui, va conseiller ses clients en fonction de leurs désirs, c’est clair. Et l’agent de voyages, hier comme aujourd’hui, va « orienter » en fonction des fournisseurs qui, désolé de dire une telle évidence, vont lui accorder un maximum de commissions. C’est pas pour rien que les fournisseurs adhèrent, malgré des tarifs souvent prohibitifs, à tous ces réseaux.

Demandez à Laurent Abitbol ou au général Machin ce qu’ils en pensent.

Comme me le disait le patron d’un grand voyagiste, par ailleurs parfaitement sensibilisé à la notion de « tourisme durable », le distributeur « a besoin d’argent ».

C’est ça la vraie réalité. Mais si, en gagnant de l’argent, l’agent de voyages de demain peut permettre au tourisme de faire sa transition, c’est tout bonus !

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