Travel Europe : un investisseur français en passe de sauver le voyagiste
Le voyagiste autrichien Travel Europe, en redressement judiciaire, ouvre son capital à un nouvel actionnaire français. Sa filiale française Visit Europe devrait poursuivre ses activités, selon le directeur général du groupe.
Anton Gschwentner, directeur général de Travel Europe, l’annonce en exclusivité à L’Echo touristique. « Nous signons mardi 28 janvier avec un nouvel investisseur français, à qui nous allons céder une partie du capital », nous explique-t-il depuis le siège de son entreprise à Stans, au Tyrol.
Accord de confidentialité oblige, le dirigeant, qui coiffe l’entreprise familiale en binôme avec son frère Helmut, ne révèle pas l’identité de l’investisseur. Gouvernance, participation : les modalités de la reprise « seront connues mardi », nous précise aussi Anton Gschwentner.
1 900 clients concernés
Dès début janvier, l’association autrichienne de protection de créanciers Creditreform évoquait des discussions avec un « partenaire solide du secteur des voyage » pour un éventuel rapprochement.
Pour mémoire, le tribunal d’Innsbruck a placé Travel Europe en redressement judiciaire le 7 janvier 2025. Son passif déclaré atteint 25,9 millions d’euros. Selon Creditreform, l’organisme de l’Etat autrichien en charge du recouvrement des créances des entreprises, la faillite impacterait 1 900 clients. Ces clients proviendraient principalement de France, d’Espagne et du Royaume-Uni, sur des voyages prévus en Croatie, au Portugal et en Autriche.
Un investissement « fatal » sur le marché russe
« Notre activité a été très lourdement impactée pendant la crise sanitaire du coronavirus, et encore après. Nous avons aussi souffert des conséquences de la guerre en Ukraine », explique Anton Gschwentner.
« Travel Europe a réalisé un investissement de 9 millions d’euros dans un bateau de croisière sur le marché russe, juste avant le début de la guerre. Cet investissement nous a été fatal », déplore le dirigeant.
Travel Europe compte 116 salariés à Stans. « Nos effectifs vont être réduits de 10% », annonce Anton Gschwentner. La filiale française Visit Europe (20 salariés) « doit poursuivre ses activités », assure-t-il.
Un voyagiste ancré dans le Tyrol
Travel Europe a démarré ses activités en 1989 sous le nom « Tiroler Hotels », comme organisateur de voyages en autocar à destination du Tyrol. En 1993, l’entreprise a élargi son offre à des voyages en groupe vers l’Autriche orientale et l’Europe de l’Est. Puis à des circuits culturels vers l’ensemble de l’Europe.
Toujours détenue par la famille fondatrice, Travel Europe possède des participations dans plusieurs sociétés filiales : 100% d’AWS Tourismus Beteiligungs GmbH à Vienne, 100% de Makul d.o.o. (Croatie), 100% de Visit Europe SA (France), 85 % de Rob Roy Tours Ltd (Écosse). Sans oublier quelques participations mineures dans d’autres sociétés en Europe du Sud et de l’Est. Les actifs en cas de liquidation avaient été chiffrés à environ trois millions d’euros.