Travel Europe demande son placement en redressement judiciaire
Fragilisé depuis la crise sanitaire, le voyagiste autrichien s’est rapproché d’un tribunal du Tyrol pour demander sa mise en redressement. La procédure ne concerne pas sa filiale en France Visit Europe, qui devrait toutefois être indirectement impactée.
Travel Europe continue de payer les pots cassés par la crise sanitaire. Dans un communiqué, le voyagiste autrichien explique avoir demandé sa « mise en redressement auprès du tribunal compétent à Innsbruck », en Autriche. Travel Europe cite une série de crises (Covid-19, conflit Ukraine/Russie, instabilité géopolitique…) qui ont réduit l’engouement pour certaines destinations et l’activité du tour-opérateur.
Travel Europe « n’a pas été épargnée par les conséquences économiques massives de ces crises » et a vu sa stabilité financière « gravement affectée », malgré des « efforts constants » fournis pour répondre à ces différents défis. Face à l’analyse des derniers résultats de l’exercice en cours, la direction du voyagiste a décidé qu’il était « préférable de privilégier le choix d’une demande de mise en redressement ».
Travel Europe cherche des investisseurs
Cette mesure « éprouvante » a pour but d’assurer la pérennité de l’entreprise et de préserver « autant que possible les intérêts de ses salariés, des partenaires et des clients ». Sous la supervision de la justice autrichienne, Travel Europe va « mettre en place une stratégie de restructuration visant à [lui] redonner une assise solide » et à la maintenir « pour ce qu’elle est : un partenaire fiable dans l’organisation de voyages de groupe et employeur important au Tyrol », assure le tour-opérateur.
Par ailleurs, Travel Europe assure que des entretiens ont déjà été menés avec des investisseurs, pour « explorer des opportunités de financement et de partenariat stratégique ». L’entreprise se dit « pleinement engagée à servir ses clients avec le même niveau de qualité et de professionnalisme qui a fait sa réputation au fil des années ».
Des dirigeants optimistes il y a quelques mois
Enfin, Travel Europe précise que cette procédure engagée spécifiquement en Autriche ne concerne pas sa filiale en France, Visit Europe, ni la quinzaine de filiales réceptives dans les destinations desservies par le voyagiste, « qui sont des entités administrativement indépendantes ». Toutefois, les difficultés de la maison mère auront forcément des répercussions sur l’avenir des filiales.
En septembre dernier, Travel Europe et sa filiale Visit Europe annonçaient pourtant un chiffre d’affaires attendu autour de 90 millions d’euros à l’issue de l’exercice, le 31 mars 2025. Un objectif « inférieur » aux performances d’avant la crise sanitaire, reconnaissait alors Helmut Gschwentner, le PDG du voyagiste, qui se montrait toutefois optimiste quand au redressement progressif de l’entreprise.