Taxe sur les billets d’avion : le gouvernement Bayrou compte bien l’augmenter
Ecartée pour cause de censure du gouvernement Barnier, la mesure inscrite au Budget 2025 visant à augmenter la taxe sur les billets d’avion (TSBA) devrait bien être reprise par le nouveau gouvernement Bayrou.
Dans un entretien accordé le 6 janvier au Parisien, Amélie de Montchalin, nouvelle ministre des Comptes publics, s’est dite favorable au maintien de l’augmentation de la taxe sur les billets d’avion.
« Une mesure de justice fiscale et écologique »…
« C’est une mesure de justice fiscale et écologique. Les 20% de la population ayant le revenu le plus élevé sont responsables de plus de la moitié des dépenses consacrées aux voyages en avion » a-t-elle déclaré.
Après la facturation en novembre dernier d’une hausse non votée de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) ou taxe Chirac dans le projet de loi de finances pour 2025, puis le remboursement des sommes trop perçues, le projet d’augmentation est donc vite revenu sur le devant de la scène avec la mise en place du gouvernement Bayrou. De quoi à nouveau agacer les compagnies, les agences de voyages et… les voyageurs.
Car la Fnam (Fédération nationale de l’aérien et de ses métiers), les exploitants d’aéroports français, et la plupart des compagnies aériennes ont toujours crié leur hostilité face à une telle augmentation de la fiscalité. Une mesure qui pour les différents acteurs du secteur entraînerait une perte de compétitivité de la France par rapport à d’autres destinations, et les effets induits sur l’emploi. Rappelons par exemple que Ryanair, l’automne dernier, avait menacé d’arrêter de desservir dix aéroports régionaux français si le gouvernement ne faisait pas machine arrière sur cette nouvelle taxation du secteur aérien.
… Mais une mesure qui irrite fortement le secteur
Au départ, la volonté du gouvernement Barnier était de tripler le produit de la TSBA pour atteindre environ un milliard d’euros par an de recettes supplémentaires. Pour le passager, cela implique des billets d’avion plus chers. Sans attendre l’adoption du budget, plusieurs compagnies aériennes exploitant des lignes depuis la France avaient annoncé début novembre qu’elles répercuteraient cette hausse de la taxe de solidarité sur les tarifs de leurs billets pour des vols à partir du 1er janvier. Elles avaient dû ensuite faire marche arrière avec la démission de Michel Barnier. Dès le 6 décembre, certaines compagnies communiquaient sur le fait qu’elles allaient rembourser les clients concernés par cette hausse anticipée.
C’est ce lundi 6 janvier, qu’Éric Lombard, ministre de l’Économie, et Amélie de Montchalin entament les consultations budgétaires avec les partis politiques afin de trouver un compromis sur l’élaboration d’un projet de loi de finances 2025.