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Travel Europe : les dirigeants rêvent encore d’une bouée de sauvetage française

Alors que les médias autrichiens annoncent la liquidation du voyagiste Travel Europe, le directeur général Anton Gschwentner espère toujours sauver une partie des meubles.

Les médias autrichiens ont annoncé lundi matin la liquidation du voyagiste Travel Europe, placé en redressement judiciaire depuis le 7 janvier. « Les discussions avec les investisseurs ont échoué, notamment en raison du passif de l’entreprise. L’entreprise de 116 salariés va cesser son activité », a précisé la télévision publique nationale ORF.

Le DG Anton Gschwentner s’accroche

Anton Gschwentner, directeur général de Travel Europe, avait pourtant dévoilé ce week-end la tenue de négociations, sous embargo, avec un investisseur français. Cet investisseur devait, selon Anton Gschwentner, annoncer mardi une prise de participation au capital de Travel Europe. Anton Gschwentner espérait ainsi préserver l’intégrité de son groupe et de ses filiales, dont la filiale française Visit Europe, et maintenir 90 % des emplois.

« Nous poursuivrons les négociations. Notre investisseur ne souhaite pas reprendre seulement la filiale française, mais l’ensemble de notre groupe », nous confirme lundi matin Anton Gschwentner, dont la posture s’apparente aujourd’hui à une volonté de sauvetage coûte que coûte des actifs de l’entreprise familiale.

Les concurrents français, interrogés lundi matin par L’Echo touristique, estiment en majorité que cette issue apparaît illusoire.

Quid de la filiale française Visit Europe ? « Visit Europe n’a pas été placée en redressement judiciaire », a simplement confirmé ce matin Emmanuel Toromanof, secrétaire général de l’APST.

Un plan B pour Travel Europe ?

« Il existe un plan B, qui consisterait à créer une nouvelle société pour reprendre les actifs et la clientèle de Travel Europe », assure Anton Gschwentner.

La situation reste confuse. Ce lundi matin, le tribunal d’Innsbruck n’avait publié aucune annonce officielle de liquidation de Travel Europe. L’audience apparaît toujours inscrite le 26 février. Date à laquelle les juges doivent, en théorie, statuer de la poursuite ou de la cessation des activités de l’entreprise défaillante.

Sollicité pour confirmer l’information de la liquidation, l’administrateur judiciaire Simon Schafferer, associé du cabinet d’avocats Ullmann, Geiler & Partner, n’a pu être joint lundi matin à Innsbruck.

Pour étayer leur information de la liquidation de Travel Europe, les médias autrichiens rapportent une déclaration de Klaus Schaller, porte-parole du « Kreditschutzverband 1870 », l’institution autrichienne en charge de la défense des créanciers. « Les créanciers sont pressés d’activer notre liquidation », a commenté Anton Gschwentner, amer.

Une dette abyssale

Les modalités du redressement judiciaire définies le 7 janvier par le tribunal autrichien apparaissaient particulièrement strictes et coûteuses. Le repreneur se voyant dans l’obligation de rembourser 20% des créances de la société défaillante, qui laisse sur le carreau 1.900 clients et fournisseurs.

Travel Europe a été fondée en 1989 sous le nom de « Tiroler Hotels ». L’entreprise s’occupait alors de l’organisation de voyages en bus à destination du Tyrol. En 1993, l’offre s’est élargie aux voyages en groupe vers l’Autriche orientale et l’Europe de l’Est, puis à l’ensemble de l’Europe.

En septembre dernier, le groupe visait encore un chiffre d’affaires proche de 90 millions en 2024/2025. La filiale française Visit Europe prévoyait de réaliser un peu plus de 14 millions d’euros de chiffre d’affaires sur la même période.

L’activité de Travel Europe a été fortement impactée par les conséquences de la crise sanitaire du Covid. Un investissement de 9 millions d’euros effectué peu de temps avant le commencement de la guerre, en février 2022, dans un bateau de croisière destiné au marché russe, aurait précipité sa perte. La dette globale atteindrait 30 millions d’euros.

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