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Tourisme et biodiversité, les liaisons dangereuses

À Maurice, comme sur de nombreuses îles, la nature subit l’impact du développement hôtelier. Pourtant, l’activité touristique peut contribuer à la protection de l’environnement.

«Le tourisme a le potentiel de faire énormément de bien ou énormément de mal ». Cette citation de Klaus Toepfer, ancien directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), résume les liens étroits entre le monde du voyage et notre planète. Pour l’industrie touristique, les paysages enchanteurs et la nature constituent une matière première indispensable, mais qui doit être aménagée. Les plages, les lacs, les mangroves ou les récifs coralliens, milieux fragiles et riches, sont d’autant plus exposés qu’ils sont attractifs. « Le tourisme n’est pas la cause principale, ni la seule, de la dégradation de la biodiversité, mais il peut être considéré comme l’une des plus importantes [dans ces zones] », annonce le PNUE. Aux Maldives et aux Philippines, le dynamitage et l’aménagement du littoral liés au développement hôtelier contribuent à l’érosion des plages et à la disparition des coraux. À Maurice, dans un reportage du magazine Thalassa diffusé en avril, l’océanographe Vassen Kaupaymoothoo s’insurgeait contre les restaurants et les routes construites sur l’île Plate, une réserve naturelle « bradée » aux investisseurs privés. À Balaclava, il expliquait que les récifs coralliens du lagon avaient été détruits pour permettre la construction d’un hôtel InterContinental. Un constat démenti par la direction et que le ministère de l’Environnement préfèrait ne pas évoquer. Pour le scientifique, la raison est claire : « Le poids des promoteurs est très important à Maurice. » Le tourisme, moteur économique du pays, fait vivre près de 14 % de la population. Le gouvernement souhaite doubler le nombre de visiteurs d’ici à 2015, à 2 millions, alors que chaque tranche de 100 000 arrivées nécessite 8 km de côtes supplémentaires pour l’hôtellerie, selon une ONG locale.

UN PATRIMOINE NATUREL EXCEPTIONNEL

L’île Maurice, classée à la sixième place de l’Environmental Performance Index 2010 qui classe les États en fonction de critères environnementaux, a pourtant fait le choix d’un tourisme de luxe et de nature. Des hôteliers, comme Veranda Resort, limitent l’impact des plongeurs avec des actions de sensibilisation et l’installation de bouées d’amarrage écologique. New Mauritius Hotels développe le compostage et l’énergie solaire, d’autres agissent pour le recyclage des déchets ou le traitement des eaux usées. La destination a aussi mis en place des actions de réhabilitation et de gestion de déchets, et mise de plus en plus sur ses réserves naturelles et les loisirs verts. En protégeant un patrimoine naturel exceptionnel, elle conserve sa matière première touristique. D’après le PNUE, le tourisme peut ainsi apporter des ressources importantes pour mettre en place des actions de sauvegarde de la biodiversité et inciter autorités et populations à protéger l’environnement face à d’autres activités, potentiellement plus destructrices. L’expérience montre qu’ils y ont intérêt. Les constructions anarchiques des années 1970, en Espagne, en France ou en Italie avaient entraîné la disparition de nombre d’écosystèmes et, finalement, pourraient avoir participé à une désaffection du public.

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