Tourisme responsable : la France démarre une consultation citoyenne
Jusqu’au 20 juin, les voyageurs français et internationaux sont invités à partager leurs idées sur une plateforme dédiée au tourisme responsable.
Comment agir pour un tourisme plus responsable en France ? C’est à cette question que les internautes sont invités à répondre depuis ce lundi 10 mai. La consultation, accessible en ligne, se poursuit jusqu’au 20 juin.
Jean Daniel (56 ans) fait partie des premiers contributeurs. « Il faut pouvoir visiter facilement la France même sans disposer de sa propre voiture », a-t-il proposé. Les autres internautes peuvent donner leur avis, et surtout formuler à leur tour des suggestions, dans la même veine. Les professionnels du secteurs sont eux aussi invités à être force de proposition, et à relayer l’initiative auprès de leurs clients.
Objectif, la croissance verte
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat au Tourisme, salue cette consultation citoyenne. « Nous sommes rentrés dans cette décennie d’action, décennie qui va de 2020 à 2030, pour atteindre les fameux objectifs du développement durable adoptés à l’ONU », a-t-il commenté en conférence de presse. « Nous sommes tous des pays en voie de développement durable », a-t-il ajouté.
« Le tourisme durable va être un élément fondamental de repositionnement de la destination », a estimé Nicolas Dayot, président de la commission tourisme durable du Comité de filière tourisme. L’idée, « c’est d’accompagner le développement de la destination France. Avec la condition que cette croissance soit verte, à impact positif, et socialement responsable. »
La consultation citoyenne doit permettre de « prioriser » les projets identifiés par la commission, estime Nicolas Dayot, par ailleurs président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA). Elle s’inscrit dans le cadre d’un contrat de filière de trois ans.
Les EdV partenaires
Les Entreprises du Voyage (EdV), qui représentent 1600 entreprises, soutiennent aussi la consultation*. Quel rôle peuvent jouer les agences de voyages dans la transition écologique du secteur ? « Notre métier d’intermédiaire nous offre un rôle d’influence considérable vis-à-vis des voyageurs », a répondu Lionel Rabiet, président des EdV Ile-de-France et de Voyages d’Exception. Un rôle potentiel d’aiguillage, donc, vers des modes de transport plus doux ou des hébergements différents. Lionel Rabiet a d’ailleurs précisé que 30% des voyages distribués par les agences concernent la France incluant les Outre-mer.
« La crise du Covid a un petit peu ralenti nos velléités, puisque nous luttons pour notre survie depuis presque un an, a-t-il reconnu. Mais le tourisme responsable, c’est aussi notre survie. » Souvent pointés du doigt pour leur impact sur l’environnement et le réchauffement climatiques, les pros du voyage devront effectivement multiplier les engagements sincères. Et éviter, plus que jamais les opérations de greenwashing.
Selon une enquête Ifop pour l’Alliance France tourisme, 85% des Français sont intéressés par un tourisme plus durable, mais seulement 40% sont prêts à payer davantage pour y accéder. Ce qui traduit « des injonctions paradoxales », a commenté Jean-Baptiste Lemoyne.
*La consultation est initiée par ADN Tourisme, Atout France, ATD, la Banque des territoires, la FNHPA, Teragir.
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