Taxe carbone : Point-Afrique défend le train
Le groupe offre les billets de train à ses clients parisiens, pour qu’ils prennent l’avion depuis Marseille. À la clé, une empreinte carbone allégée.
Quelques professionnels pensent que les vols court-courriers sont condamnés à disparaître, pour être supplantés par les trajets en train. Point-Afrique apporte de l’eau à leur moulin, à une modeste échelle. Le groupe demande à ses clients parisiens de rallier Marseille en TGV, quand ils se rendent en Algérie. Ainsi, pour 50 minutes de trajet supplémentaires depuis la capitale, chaque voyageur évite l’émission de 317 kg de CO2. Pour le motiver à agir en écovoyageur, Point-Afrique prend en charge l’intégralité des sommes additionnelles (100 E). Cette mesure s’applique aux itinéraires reliant Paris, Lyon et Grenoble à Marseille, pour des vols vers Djanet et Tamanrasset. Afin d’absorber le surcoût, le groupe a intégré dans ses prix une taxe carbone, dont le montant n’est pas communiqué. Point-Afrique est né avec le développement touristique durable en tête, bien avant que les publicitaires ne s’emparent du concept. C’est d’ailleurs une coopérative, qui réinvestit dans les pays desservis les bénéfices, sous forme de microfinancements. Maurice Freund a ouvert des lignes aériennes vers des zones très enclavées d’Afrique, générant des emplois sur place. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir ouvert des lignes charters « de masse », antinomiques avec la notion de tourisme durable. Pourtant, Point-Afrique limite en général ses groupes à 16 personnes au maximum. Et nul ne conteste ses valeurs, attachées au développement économique et à leur préservation de l’environnement dans ses destinations. Maurice Freund, qui a maintenu ses vols sur la Mauritanie quand les touristes s’en détournaient, a d’ailleurs été désigné Personnalité de l’année par les journalistes du tourisme.
