Surtourisme : cette carte sur les villes françaises les plus touchées est-elle crédible ?
Reprenant le principe du Nutriscore ou des DPE, le tout nouveau « Touriscore » classe les villes de A à E pour illustrer leur exposition au surtourisme.
Réalisé par Ville de rêve, le Touriscore se veut un indicateur du surtourisme dans les centres-villes en France. Ce baromètre classe les villes de A (ville protégée du surtourisme) à E (ville dont les habitants sont fortement impactés par le surtourisme).
Le Touriscore s’appuie sur différents indicateurs : le taux de meublés touristiques (en 2021, 2024 et 2025), le ratio entre les logements récemment mis en ligne sur Airbnb et le nombre de transactions immobilières, le taux de multi-loueurs (ayant au moins 3 annonces sur Airbnb), la densité de bars et restaurants par km².
Un partenariat avec le Collectif National des Habitants Permanents (CNHP) a permis à Ville de rêve d’utiliser « la liste exhaustive des annonces Airbnb.com ».
Surtourisme en ville : Annecy et Vannes classées E
Sans surprise, des villes de résidences principales peu touristiques comme Antony (92) décrochent la lettre A. En revanche, Annecy en Haute-Savoie comme Vannes dans le Morbihan obtiennent une lettre E.
Quel est le principal défaut du classement (et de sa carte interactive) ? Touriscope se présente comme un indicateur global du surtourisme. Or sa méthodologie repose presque uniquement sur la question des meublés touristiques. Le surtourisme est pourtant lié à d’autres facteurs.
Cette initiative a en tout cas le mérite de rappeler combien la data facilite la mesure d’indicateurs de la qualité de la vie et de l’expérience touristique. Ville de rêve a déjà effectué d’autres classements, notamment sur les villes les plus typiques de France et la ponctualité de la SNCF.
La data au coeur d’un modèle
Au fait, qui est Ville de rêve ? La jeune entreprise publie des classements de villes ainsi que des études thématiques. Mais son modèle économique s’appuie sur le B2B et la commercialisation de la data.
« Pour les collectivités locales, nous fournissons un outil qui leur donne accès à toutes les données et statistiques à l’échelle locale, explique à L’Echo touristique son fondateur Jérôme Devouge. Cette activité, en cours de développement, sera prochainement commercialisée. »
La réaction d’Airbnb
La plateforme californienne n’a pas tardé à réagir à notre article. « La méthodologie utilisée pour créer le Touriscore est biaisée et conduit à des conclusions trompeuses, nous écrit-elle. Elle part du postulat que le surtourisme est dû au développement des locations de meublés de tourisme. Or, tous les experts s’accordent à dire que les causes du surtourisme sont multifactorielles. »
Très bonne initiative
Les habitants de Noirmoutier seront très étonnés de voir leur territoire classé en sous tourisme!!!!!
10.000habitants l’hiver…..120.0000 en période de ponts et en juillet et aout
Les touristes occupant les locations meublés posent un problème pour l’accès au logement à l’année des salariés mais absolument pas pour le quotidien des habitants.
Le classement des territoires victimes du surtourisme doit se faire sur les visiteurs à la journée dont la régulation est indispensable pour la protection de l’environnement et le respect des habitants.