Sur la route des spiritueux

Que les esprits cartésiens se rassurent ! Il n’est NULLement question de spiritisme avec le spiritourisme. Ce ne sont pas les tables qu’il s’agit de faire tourner mais plutôt de belles liqueurs ambrées au fond de verres étudiés pour la dégustation à l’occasion de visites touristiques de leurs lieux de fabrication. Contraction des mots spiritueux (ces boissons alcoolisées obtenues par distillation à l’instar du cognac, de l’armagnac ou du rhum) et de tourisme, le spiritourisme est, comme l’oenotourisme, une forme de tourisme de découverte économique. Et la filière escompte bien développer son attrait. En décrétant 2013 « Année du spiritourisme », la Fédération Française des Spiritueux met les « petits verres dans les grands » pour faire parler d’elle et de ses adhérents, histoire de faire monter l’engouement de quelques degrés. Chaque année en France, ce sont déjà plus d’un million de personnes qui visitent les entreprises productrices. Elles sont plus de 200 implantées dans 23 régions, y compris les départements d’outre-mer, qui n’élaborent pas moins de 46 grandes familles de produits (absinthe, anisés, armagnac, calvados, cognac, eaux-de-vie de fruit, vodka, whisky…). Plus de la moitié de ces exploitations ouvrent régulièrement leurs portes au public. Au programme : visite de leurs chais, partage des traditions et savoir-faire, et évidemment dégustations. L’occasion de découvrir des régions via un patrimoine dont sont de plus en plus friands les touristes. Et pour les opérateurs, notamment les autocaristes, de monter des courts séjours thématiques. Sans avoir la prétention d’égaler les performances de l’oenotourisme (8 millions de touristes par an dont près d’un tiers d’étrangers), le spiritourisme n’en est certainement qu’à l’apéritif.