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Saint-Martin cherche à rebondir

La partie française de l’île caribéenne, où la fréquentation a fortement baissé ces quatre dernières années, tente de se relancer. Le troisième vol hebdomadaire de Corsairfly, et l’ouverture du Radisson, le 8 décembre, l’aideront-ils à reprendre pied en métropole ?

C’est une inauguration dont l’Office de tourisme français de Saint-Martin a fait un véritable argument de promotion. Lundi 8 décembre, le Radisson Resort, Marina et Spa a officiellement ouvert ses portes à l’Anse Marcel, à la pointe nord de cette île des Petites Antilles partagée entre la France et les Pays-Bas. L’établissement, classé 4 Supérieur, occupe les murs de l’ancien Méridien L’Habitation de Lonvilliers, fermé depuis mars 2006. Quatre-vingts millions de dollars ont été investis pour sa transformation. L’arrivée de ce nouvel hôtel haut de gamme, le plus grand de la partie française, est décrite comme le premier signe d’un renouveau. « On est en train de retrouver un vrai dynamisme, et cette ouverture va donner un coup de fouet à la destination », assure Kate Richardson, en charge du marketing à l’Office de tourisme.

SE REFAIRE UNE IMAGE…

Avec la fin du régime de défiscalisation, l’île a perdu, côté français, plusieurs milliers de chambres en quelques années (1 633 aujourd’hui contre environ 3 000 en 2005) et, mécaniquement, au moins autant de visiteurs. Sur l’ensemble des marchés émetteurs, le nombre de nuitées enregistré, qui dépassait 600 000 en 2004 (avec un taux d’occupation de 85 %), est tombé, en 2007, à seulement 335 000 (pour un taux d’occupation de 60 %). Saint-Martin a sans doute aussi souffert de sa réputation sulfureuse de haut lieu de trafics, et d’une qualité de service en baisse. En revanche, sa vie nocturne active, et ses magasins de luxe détaxés, où déambulent des cohortes de croisiéristes débarqués chaque jour, côté hollandais, semblent faire la joie des visiteurs, en majorité nord-américains. Car la destination est avant tout fréquentée par des touristes venus des États-Unis ou du Canada, y compris dans la partie française, où ils ont réprésenté en 2007 environ 55 % des nuitées, contre 19 % pour les touristes de métropole. « En réalité, Saint-Martin n’a pas vraiment besoin de l’Europe », confirme Gilbert Cisneros, le PDG d’Exotismes.

ET SÉDUIRE À NOUVEAU LA MÉTROPOLE

L’Office de tourisme ne cache pourtant pas que son objectif, en 2009, est de réinvestir le marché de la métropole. Depuis le changement de statut administratif de l’île en 2007 (ancienne commune rattachée à la Guadeloupe, elle est devenue une collectivité d’outre-mer), les élus locaux ont fait du tourisme une priorité. Et pour séduire la clientèle métropolitaine, ils mettent l’accent sur les atouts naturels de la partie française. Reste qu’un certain nombre d’obstacles continuent d’entraver le développement de la destination. La desserte aérienne au départ de Paris demeure insuffisante, malgré le troisième vol direct hebdomadaire lancé par Corsairfly en octobre (qui pourrait être maintenu l’été prochain si les remplissages sont satisfaisants), et la rotation quotidienne opérée par Air France. Des pourparlers seraient cepen- dant en cours entre les autorités locales et une compagnie low cost européenne pour lancer de nouveaux vols. L’autre handicap de la partie française est d’ordre monétaire et fiscal. À Sint-Marteen la néerlandaise, la monnaie d’usage est le dollar et les taxes sont quasi inexistantes. À Saint-Martin, les prix sont négociés et affichés en euros, et les hôteliers paient des impôts. Difficile, dans ces conditions, d’être compétitif…

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