Rachat d’ITA Airways : l’armateur MSC entre dans la danse, avec Lufthansa
Il y a quelques jours encore, tout le monde parlait des vues d’Air France sur ITA Airways. Au final, Lufthansa semble vouloir prendre tout le monde de vitesse, avec un nouvel invité : MSC.
Nous vous en parlions hier, c’est désormais confirmé. Lufthansa va bien essayer d’entrer au capital d’ITA Airways, la compagnie née sur les cendres d’Alitalia et contrôlée par l’État italien. Sauf que finalement, cette offre sera formulée avec MSC, pour prendre ensemble le contrôle.
Sur son site, la compagnie italienne indique qu’elle « a reçu aujourd’hui une manifestation d’intérêt de la part du groupe MSC et Lufthansa pour acquérir la majorité d’ITA Airways ». Peu après, Lufthansa a confirmé à l’AFP être « en discussion » avec MSC en vue d’un partenariat pour racheter la majorité du capital du successeur d’Alitalia.
Selon ITA Airways, les deux groupes ont demandé que « le gouvernement italien conserve une participation minoritaire dans la société ». De son côté, MSC a confirmé l’annonce d’ITA Airways en assurant avoir manifesté au gouvernement son intérêt pour l’acquisition d’une participation « majoritaire » dans la compagnie italienne, en commun avec Lufthansa.
MSC et Lufthansa : un mariage gagnant-gagnant
Une telle transaction pourrait engendrer des « synergies positives pour les deux entreprises dans les secteurs du fret et du transport de passagers », a indiqué le groupe italo-suisse.
Prochaine étape, le gouvernement devra convoquer un conseil des ministres afin d’examiner les propositions, suivi d’un conseil d’administration d’ITA Airways, a expliqué à l’AFP une source proche du dossier.
En cas de feu vert des deux instances, Lufthansa et MSC bénéficieraient d’une période d’exclusivité de 90 jours pour examiner les comptes d’ITA Airways et négocier un contrat.
ITA Airways vise l’équilibre en 2023
La jeune compagnie disposait en décembre de 2 141 employés, moins que les 2 800 recrutements annoncés initialement pour 2021. En 2022, elle embauchera « au moins 1 000 personnes de plus, surtout des navigants », selon son président Alfredo Altavilla. A titre de comparaison, Alitalia comptait 10 500 salariés, en incluant ceux des services au sol et de la maintenance, des branches qui seront vendues séparément.
ITA Airways, qui a acquis la seule branche « aviation » d’Alitalia pour un euro symbolique, avait annoncé en décembre avoir passé une commande ferme de 28 avions à Airbus, portant sur sept monocouloirs A220, onze A320neo et dix long-courriers A330neo.
La compagnie a débuté avec une flotte réduite de moitié par rapport à Alitalia, à 52 appareils. Elle compte l’augmenter de 50% pour passer à 78 avions au cours de cette année et atteindre 105 d’ici 2025. ITA Airways vise des comptes à l’équilibre au deuxième trimestre 2023.
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