ITA Airways : Air France « en pole position » selon la presse italienne
Qui va investir dans ITA Airways, l’ancienne Alitalia ? Ces derniers jours, dans la presse italienne, c’est le nom d’Air France-KLM qui revient en boucle.
La compagnie aérienne Air France va-t-elle entrer au capital d’Ita Airways ? C’est en tout cas le scoop qu’affirme détenir le Corrriere della Serra, dans un article datant du 16 janvier. Ce n’est un secret pour personne, depuis sa mutation d’Alitalia en Ita Airways, la compagnie nationale italienne cherche des investisseurs. Selon le media italien, Ita Airways accélère la recherche d’un partenaire industriel et compte ouvrir début février une « data room » où pourront accéder les entreprises intéressées à entrer au capital de la nouvelle compagnie aérienne.
Cette data room – virtuelle – mettra à disposition de ceux qui en feront la demande tous les chiffres sur les actifs de l’entreprise italienne (tels que les avions, slots, contrats, la marque Alitalia) et sa performance économique. C’est ce qu’a en tout cas appris le Corriere della Sera, de sources ministérielles. Et ces mêmes sources pointent désormais Air France. Provisoirement devant Lufthansa.
Air France ne dit pas vraiment non pour ITA
Contacté, Air France nous indique qu’« Air France-KLM, Delta et Virgin Atlantic sont déterminées à renforcer leurs liens avec ITA Airways. En décembre 2021, Air France et KLM ont signé des accords de partage de codes avec la compagnie italienne. Le groupe Air France-KLM a de grandes ambitions avec ITA Airways et considère cette étape comme un premier pas vers une coopération plus large, notamment une intégration dans la joint-venture transatlantique élargie lancée en 2020, avec Delta et Virgin Atlantic. Le partenariat en place est bénéfique pour les compagnies aériennes et leurs clients. Air France-KLM et ses partenaires ont également accueilli ITA au sein de l’alliance Skyteam ».
Mais selon le journal milanais l’annonce du groupe Air France-KLM du départ de l’actuel PDG de KLM, Pieter Elbers à la fin de son mandat en mai 2023, est un élément en faveur de cette hypothèse. Le dirigeant aurait auparavant présenté un accord rejeté par le top management d’Ita car jugé inacceptable. Sa sortie anticipée pourrait représenter le signal d’une ouverture vers un éventuel accord.
Selon les sources du Corriere au ministère de l’économie italien, il sera compliqué de trouver quelqu’un qui s’engage vraiment à mettre de l’argent. A cause du Covid tout d’abord. A cause du marché italien, désormais difficile pour les transporteurs traditionnels compte tenu de la domination des compagnies low cost Ryanair, easyJet, Wizz Air et Volotea. Mais aussi parce que Paris et Francfort voient un possible danger dans les élections italiennes – officiellement en 2023.
IAG n’est pas intéressé
Ces derniers jours, IAG, la holding qui regroupe British Airways, Iberia, Vueling, Aer Lingus, a été ajoutée à la liste des « prétendants ». Les médias italiens ont reçu une réponse sèche. IAG « ne commente pas les rumeurs et les spéculations. Il n’y a pas de contacts en cours avec le top management d’Ita et aucune collaboration n’est à l’ordre du jour, encore moins l’intention d’entrer au capital de la compagnie aérienne italienne ». De plus, IAG a déjà un hub en Méditerranée, en Espagne, où sont basés Iberia et Vueling.
A l’agence Reuters, Ed Bastian, le numéro un de Delta Air Lines, a déclaré que le géant américain n’avait pas l’intention d’investir dans Ita Airways. Les 100 millions de dollars que les Américains étaient prêts à dépenser en 2019 pour avoir 10% de la nouvelle Alitalia se sont envolés.
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