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Qu’est-ce qui vous attend en 2009 ?

« De toutes les activités du tourisme, celle de « l’aérien » semble la plus menacée par la crise économique. Mais l’onde de choc se propage en fait partout et va accélérer les mutations de nos métiers, ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Tour d’horizon des évolutions en cours. »

À force de crier au loup depuis trois mois, on en aurait perdu le goût du champagne le soir de la Saint-Sylvestre en priant pour que le 1er janvier n’arrive point. Mais Chronos est implacable et nous voici au commencement d’une année qualifiée de noire dans tous les secteurs de l’économie. Il existe tout de même des raisons d’espérer.

L’ANNUS HORRIBILIS DE L’AÉRIEN A COMMENCÉ

L’Association internationale du transport aérien (Iata) prévoit ainsi une perte globale de 2,5 milliards de dollars dans le secteur, du fait des effets de la crise économique. Les professionnels n’hésitent pas à dire que cette année s’annonce pire que celle qui a suivi le 11 septembre. Déjà, plus d’une trentaine de compagnies ont jeté l’éponge. Du coup, le phénomène de consolidation devrait s’accélérer avec en prélude l’alliance pressentie entre Air France- KLM et Alitalia. Le numéro un européen va ensuite s’atteler, en avril, à mettre en service les accords de code-share avec la désormais première compagnie mondiale, Delta Air Lines. Son challenger Lufthansa a lui aussi accéléré son rythme d’acquisition avec Brussel Airlines, Austrian, qui reste à confirmer, et BMI, en cours. Olympic est convoité par 17 prétendants et Aer Lingus est susceptible d’être repris par son compatriote et concurrent Ryanair. Les low cost devraient d’ailleurs vivre une année agitée à l’image de l’écrémage effectué en 2008 en Espagne ou des difficultés de Sky Europe.

LES TOUR-OPÉRATEURS FONT LE DOS ROND

Les TO le savent et s’y préparent, il va falloir faire le dos rond en 2009. Beaucoup ont déjà réduit la voilure et selon René-Marc Chikli, président de l’association de tour-opérateurs/Ceto, c’est mathématique, l’activité, quel que soit le niveau des ventes, s’en ressentira puisque les engagements sont à la baisse. 2009 est pourtant une année pas comme les autres pour quelques poids lourds du secteur, Fram en tête qui fête ses 60 ans et a bien l’intention de le faire savoir même si cette année concrétisera aussi peut-être la vente du TO. Chez Nouvelles Frontières, un plan social se finalise en ce début d’année, mais le groupe, redevenu profitable, semble mieux armé pour résister. Marmara se lance en long-courrier, ajoutant le Canada après Maurice, la République dominicaine et le Kenya cet hiver. Pour Jet tours aussi, 2009, an 1 de l’intégration à Thomas Cook, aura valeur de test. Sa nouvelle maison mère va certainement, en tout cas, continuer d’agiter le landernau du tour-operating. Pour de nombreux voyagistes, il va falloir apprendre à vivre sans Thomas Cook, comme c’est le cas pour Vacances Transat. D’autres TO s’interrogent, prêts à renoncer à un partenariat de toutes les façons pipé selon eux, quitte à se concentrer plutôt sur les franchisés du réseau. Là aussi, la crise a mal choisi son moment, mais cependant elle permettra certainement d’accélérer des mouvements de consolidation de toutes les façons nécessaires.

LICENCE EN MOINS, MULTICANAL EN PLUS

Cette année, les agences françaises vont devoir se préparer à la fin de l’exclusivité de leur métier (la transposition dans le droit français de la directive européenne doit être appliquée d’ici au 28 décembre) et à l’ouverture de l’activité à d’autres secteurs. Dans un contexte économique hyper- tendu, les agences ou réseaux les plus fragiles seront menacés alors que le phénomène de concentration devrait se poursuivre. La garantie apportée par une centrale de paiement pourrait devenir indispensable. C’est d’ailleurs dans cette optique que le réseau Manor et le Cediv proposeront, pour la première fois cette année, une centrale de paiement développée en commun. Enfin, 2009 sera l’année du multi- canal, veulent croire les réseaux de distribution. Selectour déploiera sa nouvelle solution au cours du second trimestre alors que celle d’Afat Voyages devrait être accessible dès la fin du mois de janvier. Vu l’ampleur du défi, nul doute que seules les bases du multicanal seront jetées cette année. Ce qui constituerait déjà un grand pas.

L’E-TOURISME TOUT-PUISSANT

Internet s’invitera sans doute un peu plus dans notre palmarès financier 2009 des réseaux français de distribution. Avec un volume d’affaires supérieur à 2 milliards d’euros en 2008, Voyages-sncf.com devrait ravir la deuxième place du podium au géant American Express Voyages d’Affaires. Un symbole fort de la toute puissance du e-tourisme, qui se renforce avec le Web 2.0 et des services mobiles émergents.

Si les sites de voyage continuent de grandir (+16 % au 3e trimestre 2008, source Fevad), bien malin qui peut prédire l’impact de la crise sur leur activité. Pour les optimistes, les internautes vont chercher des aubaines, ce qui devrait favoriser un report du offline vers le online. Les pessimistes anticipent une année record pour l’industrie du voyage en général, à laquelle ne sauraient échapper les agences en ligne. Chose certaine, Internet n’est pas arrivé à maturité, d’où une croissance hautement probable des ventes en ligne de voyages cette année. Mais dans la foulée de Tousenfrance.com ou Voyagechic.com, les sites les plus fragiles pourraient disparaître. À moins qu’ils ne trouvent preneurs. La consolidation n’a pas dit son dernier mot.

LES DESTINATIONS DANS LE FLOU

Aucune visibilité. Le leitmotiv est inlassablement répété. Seule certitude : la fréquentation sera presque partout en baisse au premier trimestre. L’île Maurice ou les Caraïbes devraient particulièrement souffrir. Plus loin, l’Australie s’attend à la pire année depuis 1989. Même la Thaïlande risque de ne pas se remettre de sa récente crise interne aussi vite qu’habituellement. Du côté des Amériques, la relance du Brésil sur le marché français n’intervient évidemment pas au meilleur moment. Seuls le Canada, où une importante montée en puissance est prévue pour l’été prochain (arrivée de Marmara et Thomas Cook, vol Air France supplémentaire…), et les États-Unis, toujours portés par un dollar faible, devraient s’en sortir. Les taux de change pourraient aussi bénéficier au Royaume-Uni, dont la livre s’est effondrée face à l’euro. Autre nouveauté de l’été prochain, Rhodes a déchaîné les passions des TO, manifestement trop optimistes. L’Espagne et l’Italie sont déjà à la peine. Et même des poids lourds, comme l’Égypte, la Tunisie ou le Maroc, seront à surveiller de près.

HÔTELLERIE : LA FRANCE EN POINT DE MIRE

Déjà touchées par une baisse de leur revenu par chambre disponible (RevPAR) fin 2008, les chaînes hôtelières françaises continueront à subir les effets d’une croissance mondiale en berne et d’un euro fort en 2009. Les performances des établissements haut de gamme s’annoncent moins bonnes tandis que l’hôtellerie économique tire son épingle du jeu, avec un taux d’occupation élevé. Dans ce contexte, les perspectives de développement sont limitées tandis que des mouvements d’acquisition de murs risquent de s’intensifier. Le fonds d’investissement américain Starwood Capital pourrait céder l’hôtel Martinez (à Cannes) et le Palais de la Méditerranée (à Nice) à l’homme d’affaire saoudien Mohamed Bin Issa Al Jaber. Mais les chaînes françaises consolident leur présence à l’international, comme le groupe Accor très présent dans les pays émergents ou Lucien Barrière qui se positionne au Maroc. Pour les groupes étrangers, Paris reste l’enjeu numéro 1. Les marques de luxe Shangri-La, Mandarin Oriental et Raffles devraient s’implanter dans la capitale entre la fin de l’année et début 2010.

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