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Privatisation d’ADP : déjà 500 000 signatures récoltées

Lancée le 13 juin dernier, la consultation citoyenne concernant un éventuel référendum d’initiative partagée (Rip) a enregistré près de 500 000 signatures.

La privatisation d’Aéroports de Paris (ADP) sera-t-elle décidée par un référendum citoyen ? Alors que la réponse sera connue à la mi-mars 2020, les partis à l’initiative du référendum d’initiative partagée (Rip) sur la privatisation du groupe aéroportuaire français ont salué un résultat « encourageant » et appelé « à poursuivre la mobilisation ».

En effet, depuis son lancement le 13 juin à minuit, et malgré quelques difficultés au départ, le site du ministère de l’Intérieur dédié à cet exercice démocratique inédit en France a déjà enregistré 480 300 soutiens, selon la Place Beauvau, en charge du contrôle des opérations. Ce premier pointage, effectué par les membres du Conseil constitutionnel, montre qu’environ 26 000 signatures ont été déposés chaque jour.

Une baisse attendue pendant l’été

Pour rappel, la proposition de loi référendaire doit être approuvée par un dixième du corps électoral français, soit 4 717 396 personnes, d’ici à neuf mois. Soit une moyenne quotidienne de 17 000 signatures, largement atteinte pour le moment. Le nombre de signatures validées par le Conseil constitutionnel prend en compte à la fois les soutiens enregistrés sur le site mis à disposition par le ministère de l’Intérieur, et ceux déposés dans environ 2 000 communes ou dans les consulats, précisent les « Sages ».

« Les chiffres du référendum sont très bons », s’est félicitée la présidente du groupe PS Valérie Rabault à l’origine du projet de RIP, qui dit espérer « un effet d’entrainement ». « Il y a une vraie volonté du peuple dans sa diversité de ne pas se laisser confisquer cette question », salue pour sa part Sébastien Jumel (PCF). L’insoumis Eric Coquerel invite quant à lui à « remettre une pression très forte en septembre, après le creux de l’été, pour maintenir un rythme correct ».

Macron ne va « pas dire ce [qu’il] va faire »

Pour le gouvernement, le premier succès de cette initiative sera de toute façon une épine dans le pied, alors qu’il avait réussi à faire voter par sa majorité la privatisation d’ADP dans le cadre de la loi PACTE adoptée le 11 avril. En conséquence, la privatisation a été suspendue par l’exécutif, le temps de la procédure référendaire, et beaucoup s’interrogent sur son éventuel abandon.

« Je ne vais pas dire ce que je vais faire » sur ADP, a éludé le président Emmanuel Macron, se disant « très vigilant » pour que l’initiative « démocratique » du Rip aille à son terme. Toutefois, pour certains députés comme Philippe Gosselin (LR), « quand bien même le RIP n’obtiendrait que trois millions de signatures, je vois mal le gouvernement passer outre, faire comme si de rien n’était ». La reprise éventuelle de la mobilisation après les vacances scolaire décidera donc des suites politiques que le gouvernement donnera à cette initiative, rendue constitutionnelle en 2008 mais jamais déclenchée jusqu’ici.

Pour rappel, quelque 250 députés et sénateurs (de LFI à LR, avec le soutien du RN) ont enclenché la procédure de Rip pour s’opposer à la privatisation d’ADP, l’un des principaux opérateurs aéroportuaires mondiaux avec 3,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017. Le gouvernement, lui, estime qu’ADP doit être privatisé pour supporter les investissements nécessaires à sa modernisation et à son adaptation aux nouvelles attentes des passagers du monde entier.

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