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AlUla incarne l’ouverture de l’Arabie Saoudite au tourisme international

Nous avons interviewé Philip Jones, le directeur marketing du projet AlUla, rampe de lancement de ses ambitions touristiques.

L’Echo touristique : Pouvez-vous nous rappeler ce qu’est le projet AlUla ?             
Philip Jones : C’est une nouvelle destination totalement inattendue. Beaucoup pensent que l’Arabie Saoudite n’est qu’un grand désert. AlUla vient prouver le contraire. Carrefour commercial du pays, elle a accueilli plusieurs civilisations successives, chacune ayant laissé ses traces dans l’oasis. AlUla concentre donc des richesses archéologiques installées dans un patrimoine naturel préservé. La vallée renferme notamment l’ancienne capitale méridionale des Nabatéens, Hégra, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, et ses monuments funéraires. AlUla abrite également l’une des plus vieilles bibliothèques du monde, construite dans la roche, et un ancien centre-ville du XIIe siècle quasiment intact. 

Quel est votre objectif, au niveau touristique ?  
Philip Jones : Tout y était à construire sur le plan touristique. Nous avons sollicité l’expertise de la France pour mener à bien ce projet. Nous sommes désormais en train de mettre en tourisme ce patrimoine. L’objectif est d’accueillir 2 millions de touristes par an d’ici à la fin de la construction du projet, en 2035.                 

On entend parler d’AlUla depuis plusieurs années, désormais… Quand pourra-t-on visiter la région ?      
Philip Jones : La région est déjà ouverte. De nombreux sites sont déjà accessibles. Bien sûr, le contexte pandémique ralentit notre lancement, mais nous sommes persuadés que nous allons accélérer dès l’automne prochain. Deux hôtels majeurs pour notre projet ouvrent leurs portes en octobre : Ashar Resort by Banyan Tree (marque du groupe Accor, NDLR), et Habitas AlUla, un camp de luxe proposé par le groupe hôtelier mexicain Habitas. D’autres hôtels sont déjà dans les tuyaux, et notamment un qui sera dessiné par Jean Nouvel (ouverture prévue en 2024, NDLR). Une dizaine de restaurants conceptuels ouvriront aussi leurs portes d’ici cet automne. Avec la rénovation terminée de l’aéroport d’AlUla, la destination est désormais prête à investir la scène touristique.

Avec un aéroport international, des vols directs pourraient relier la France à AlUla ?                         
Philip Jones : Nous en serions ravis. Mais ce n’est pas encore une annonce que nous pouvons faire. AlUla se positionne pour l’instant plutôt comme une composante de la destination Arabie Saoudite. Elle est reliée tous les jours, par avion et par train, à Riyad et Djeddah, deux villes qui sont accessibles depuis des aéroports internationaux comme Paris-CDG, avec Saudia Airlines. Il existe également de nombreuses connexions possibles depuis les autres destinations de la région, comme Dubaï ou Doha. 

A ce propos, d’autres destinations voisines, comme Dubaï ou le Sultanat d’Oman, sont déjà bien installées sur le marché français. Comment AlUla compte-t-elle trouver sa place ?
Philip Jones : Nous avons déjà commencé à évoquer AlUla auprès du marché français, qui est l’un de nos marchés prioritaires. L’année dernière, nous avons organisé une exposition sur AlUla, à l’Institut du Monde Arabe. Elle a rencontré beaucoup de succès. Nous multiplions les campagnes promotionnelles, les webinaires, les rencontres avec les professionnels français du tourisme… Une quinzaine de packages sont d’ailleurs prêts, certains combinant des séjours dans d’autres pays de la région. Nous avançons progressivement, pour préserver la destination et affiner le produit touristique. Mais nous sommes convaincus qu’à la reprise du tourisme international, le marché français répondra présent très rapidement. 

© Afalula

Quelle est la cible d’AlUla ?

Philip Jones : AlUla vise donc à séduire une clientèle plutôt haut de gamme. C’est pour cela que nous développons tous ces produits : hébergements de luxe, immersifs ou insolites, activités sportives en pleine nature… Tout ce que nous faisons ici est pensé dans une logique durable. C’est aussi un aspect important pour la clientèle que nous voulons séduire.

C’est une clientèle qui aime souvent voyager en autonomie. Est-ce facile, en Arabie Saoudite ?

Philip Jones : Le pays est sur la voie de la modernisation et de l’ouverture, et les touristes peuvent s’y déplacer librement. Les habitants parlent tous anglais, et nous comptons plusieurs réceptifs dans la région, et même des loueurs de voitures à l’aéroport d’AlUla. Donc, notre clientèle pourra visiter AlUla, et même le reste du pays, en autonomie. Il y a encore un point qui peut faire tiquer les Français : c’est l’interdiction de boire de l’alcool dans tout le pays. Mais, comme je le disais, l’Arabie Saoudite embrasse une approche progressive. Je suis convaincu que des évolutions arriveront très vite sur ce point. C’est indispensable, de toute façon, pour la réussite des autres projets touristiques du Royaume, comme le Red Sea Project, qui vise à développer l’offre touristique de la côte saoudienne. L’Arabie Saoudite prépare la transformation de son économie, basée sur le pétrole, vers quelque chose de plus durable, plus diversifié, plus ouvert.

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