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Paris : 15000 procès verbaux pour les terrasses estivales en infraction

Les terrasses estivales parisiennes, démontées mardi pour réapparaître début avril, sont moins critiquées qu’en 2021 pour leurs débordements, même si des restaurateurs continuent de ne pas respecter le règlement instauré par la mairie.

L’épisode de chaleur de cette fin octobre leur a permis de profiter jusqu’au bout de leur première « saison » pleine. Mais dès mardi, les 3800 bars et restaurants parisiens bénéficiaires ont dû retirer les tables ou démonter ces extensions de terrasses en bois, nées de la crise sanitaire et installées sur des places de stationnement, trottoirs ou placettes.

Au lendemain du premier confinement de 2020, leur fleurissement sur simple déclaration dans les rues de la capitale avait permis aux établissements de surmonter la crise sanitaire et aux clients de se retrouver à l’air libre. Mais les nuisances sonores et l’étalement des tables sur la chaussée, parfois au mépris des passants et de l’esthétique, avaient retourné certains riverains contre ces terrasses dites éphémères.

« La ville manque d’autorité »

Un an après l’adoption, en juin 2021, d’un règlement plus contraignant, mairie et établissements sont « arrivés sur quelque chose d’équilibré, apaisé et apprécié des Parisiens », estime l’adjointe (PS) au commerce Olivia Polski. Laquelle vient d’organiser un concours de la plus belle terrasse estivale. Las, le choix y était réduit, beaucoup de candidats présélectionnés ne respectant pas scrupuleusement le règlement sur ses critères techniques ou esthétiques, ou faisant l’objet de signalements de riverains…

Membre du jury, Pascal Mousset aimerait « une application plus stricte » du règlement. « La ville manque d’autorité et laisse faire trop de choses », regrette le président du GNI (Groupement national des indépendants hôtellerie et restauration) Paris Ile-de-France, pour qui l’ensemble de la profession paye le mauvais comportement de bistrotiers « mercenaires ». « L’an dernier, c’était le grand n’importe quoi. (En 2022), ça va un petit peu mieux mais il y a encore des gens qui font n’importe quoi », résume le représentant du syndicat patronal.

15000 verbalisations depuis avril à Paris

Delphine Martin, présidente d’une association de riverains des faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin, quartier extrêmement dense en bars et restaurants, dénonce les « nuisances sonores et terrasses qui débordent » dans « la moitié voire la majorité des établissements auxquels une autorisation a été accordée ».

La mairie dirigée par Anne Hidalgo souligne, elle, l’amélioration de la situation, après une période de rodage. Depuis le 1er avril, la police municipale a ainsi effectué plus de 15000 verbalisations, dont 1300 pour nuisances sonores, et initié « plus de 400 procédures administratives qui ont conduit très majoritairement à des démontages spontanés », selon Olivia Polski.

Les bars « qui ont récidivé » dans les infractions ou qui font l’objet de plaintes « objectivées » de riverains ne verront pas leur autorisation reconduite pour 2023, assure-t-elle alors que les échangent sur les cas problématiques se poursuivent avec les maires d’arrondissement.

Une menace réelle pour les commerçants, alors que ces extensions leur ont permis d’augmenter leur chiffre d’affaires de « 30% pour ceux qui avaient déjà une terrasse, facilement 50% pour ceux qui n’en avaient pas », estime David Zenouda, un dirigeant de la branche parisienne de Umih (l’Union des métiers et des industries hôtelières).

Du bon sens et du discernement

« La terrasse (estivale) nous a ramené beaucoup de monde », reconnaît ainsi un patron de bistro souhaitant conserver l’anonymat car il reconnaît « déborder assez régulièrement » de l’obligation d’arrêter le service à 22h. Plusieurs fois contrôlé, il n’a fait l’objet que d’avertissements verbaux. « Au mois d’août, les gens commencent à manger à 21h-21h30. Tu ne peux pas leur demander de partir », plaide le commerçant qui dit « ne gêner personne » en l’absence de « voisinage proche ». Pour cette raison, le GNI souhaiterait voir repoussée l’heure de fermeture de 22h à 23h pendant les vacances scolaires d’été, indique Pascal Mousset.

Pour l’élu d’opposition Aurélien Véron, « il faut un peu de bon sens et de discernement » entre « une terrasse sympathique qui ne dérange personne, et une autre ou c’est déjà l’enfer à 22h ». Le conseiller (LR) de Paris estime que la capitale va « plutôt dans la bonne direction » car « la majorité » des bars « respecte les règles, et les gens sont contents de les avoir ».

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