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Tourisme responsable : ce qu’il faut retenir de A World For Travel 2022

Quels sont les grands enseignements du forum international A World For Travel ? Rendre le secteur du tourisme plus vertueux exigera des milliards de dollars, d’idées et de travaux de coopération.

C’est le cabinet Roland Berger qui a conclu la 2e édition de la conférence internationale A World For Travel (AWFT), à Nîmes, le 28 octobre. L’occasion de rappeler la nécessaire coopération internationale pour tendre vers un tourisme plus vertueux. Avec, en toile de fond, l’Accord de Paris et son objectif global de limiter l’élévation de la température de la planète à moins de 2°C par rapport au niveau préindustriel. Comme un signe de l’urgence, l’été jouait les prolongations en Occitanie pendant le forum dédié au tourisme responsable. 

5% des émissions mondiales de CO2

Pour Didier Brechemier, responsable mondial Transport, voyages et logistique du cabinet Roland Berger, la coopération doit s’opérer à plusieurs échelons : entre le public et le privé, les entreprises, les Etats. Ce que les compagnies aériennes ont entrepris, sous l’égide notamment de l’Association du transport aérien international (IATA). En octobre 2022, les représentants des 193 Etats réunis pour l’assemblée de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence de l’ONU, ont fixé un objectif très ambitieux : supprimer les émissions de carbone d’ici à 2050. « C’est un très bon début pour l’investissement en vue de la réduction des émissions de CO2. »

Reste à financer, concrètement, ce projet titanesque… La décarbonisation de l’aviation se chiffre en milliers de milliards de dollars. Un montant abyssal que les compagnies, fragilisées par la crise du Covid, auront du mal à réunir, amenant de toute évidence les Etats à contribuer. « C’est une nécessité de voyager en avion, lorsque le train n’est pas une solution, rappelle Didier Brechemier, responsable mondial Transport, voyages et logistique de Roland Berger. Les solutions technologiques, en particulier les carburants “green” / SAF, peuvent être mises en œuvre si elles sont financées. »

Le voyage représente aujourd’hui 5% de l’ensemble des émissions mondiales de CO2, a souligné Roland Berger. Une empreinte qui devrait augmenter de 25% en 2030, versus 2016.

Cinq axes de travail

Mais le tourisme responsable, ce n’est pas seulement une question de CO2 et de gaz à effet de serre (GES). En témoignent les cas d’école et projets partagés par les entreprises et les gouvernements présents lors de la conférence. En témoignent aussi les cinq axes de travail, que le cabinet Roland Berger a identifiés pour tous les acteurs du tourisme, à l’issue de AWFT :

  1. Développer des collaborations entre industries publiques et privées,
  2. Réduire les GES (et absorber pour les émissions incompressibles),
  3. Accroître l’engagement des personnes à limiter leur impact environnemental négatif sur l’environnement. « L’information et l’éducation des consommateurs sont la clé de la transformation durable », estime Christian Delom, secrétaire général de A World For travel.
  4. Améliorer l’impact social, dans les équipes ainsi qu’à destination, 
  5. Prioriser les investissements pour développer les voyages durables.

D’ailleurs, les entreprises qui n’investissent pas suffisamment pour être plus vertueuses intéressent moins les investisseurs. C’est ce qui ressort d’une table ronde réunissant notamment Henry Briance (fonds Certares) et Serge Mesguich (Bpifrance). Dans le même esprit, les voyageurs, notamment les jeunes générations, se montrent de plus en plus sensibles aux questions environnementales et aux entreprises engagées. 

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1 commentaire
  1. Lamic Jean-Pierre dit

    Bonjour,
    Le premier des 5 axes de travail n’est pas du tout souhaitable.
    Le privé ne cherchant que son intérêt à court terme en général.
    On le voit très bien en France…
    En Espagne, le tourisme durable, qui se résume à l’écotourisme, est organisé et géré par le Ministère de la Transition écologique.
    Les parcs nationaux et naturels régionaux constituent une offre pensée, pour un tourisme de proximité,
    il n’existe qu’un seul label…, hormis ceux d’origine internationale qui sont reconnus, et aucun acteur du greenwashing n’apparaît sur les moteurs de recherche sous les mots « tourisme durable ».
    Seuls les services gérés et contrôlés par l’État y sont présents…
    Un exemple à suivre…, car notre retard sur notre voisin devient abyssal…
    Jean-Pierre Lamic

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