Où va TUI France ?

Mais que se passe-t-il chez TUI France ? Si la situation de Corsair, la compagnie aérienne maison, semble s'améliorer, le pôle tour-opérating continue de tanguer. Les résultats du 4e trimestre de l'exercice 2012-2013 ne seront connus que fin septembre mais sur les 9 premiers mois, le bilan est toujours grevé par la crise économique et les conséquences du Printemps arabe. L'activité de la filiale française de TUI Travel demeure « challenging » selon le dernier communiqué du groupe paru le 9 août. Il fait état d'un nouveau décrochage de 20 % du chiffre d'affaires des TO de TUI France (Nouvelles Frontières, Marmara, Passion des Îles/Tourinter/Aventuria) pour la période avril-juin sans qu'une énième réduction des capacités (-19 %) parvienne à rétablir les marges. Dans ces conditions, le PSE lancé au printemps 2012 (avec 484 suppressions de postes) pourrait-il être insuffisant ? Le calendrier légal prévoit qu'il se termine fin 2013, avec une dernière vague (un « jalon », en langage d'experts) de départs. De quoi ouvrir la voie rapidement à un nouveau plan social ? « Je sais simplement que nous sommes convoqués le 6 septembre par la direction pour un comité d'entreprise extraordinaire, dont l'ordre du jour porte sur la situation économique et sociale du groupe », répond Lazare Razkallah, délégué syndical CGT. Pascal de Izaguirre, président de TUI France, avait annoncé dès le mois de juillet qu'il s'exprimerait à la rentrée sur « le cap » à tenir pour les trois prochaines années. La pression de sa maison mère britannique pourrait l'obliger à des annonces plus radicales, sur fond de stratégie désormais clairement dictée par les Anglais : développement des ventes en ligne d'un côté et lancement de produits exclusifs distribués uniquement dans les réseaux maison (comme les nouveaux SuneoClubs présentés cet été) de l'autre.

Trois départs, deux arrivées

Des divergences de points de vue sur cette stratégie expliqueraient en tout cas les départs le 30 août dernier de René Thibaut, directeur commercial BtoB (d'ores et déjà remplacé par Stéphane Le Coz, ex-directeur des ventes), de Sébastien Boucher, directeur marketing et d'Isabelle Ménard Lepeu, directrice des marchés online et grande distribution. Alors que Christophe Fuss, ex Club Med, vient d'être recruté comme directeur Hôtels Club et Nathalie Brun, ex Kuoni, comme directrice production de l'activité Mainstream, « le pôle digital que dirige Olivier Roche va être renforcé », indique Martine Haas, directrice de la communication. La réorganisation commerciale reste toutefois « en réflexion ».

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