Oléron Gros plan sur Boyard

De longs cheveux ébouriffés encadrent son visage de hippie à la peau burinée : René est tanné comme du vieux cuir à force de barrer son voilier, baptisé La Marcelle. Chaque matin, son gréement embarque des passagers à Boyardville, les dépose à l’île d’Aix, et les remmène le soir. L’île d’Aix rassemble tous les paysages entre parcs à huîtres, pinèdes et plages, aime-t-il à rappeler. Le clou de son excursion est pourtant le tour qu’il fait du célébrissime Fort Boyard. L’elliptique monument est interdit de visite, sauf pour les candidats au jeu qui fait sa renommée. De la côte, les badauds, bobs vissés sur la tête, le regardent comme une île aux trésors. En ce week-end du 1er mai, les adeptes de l’hôtellerie de plein air ont investi Oléron. Aux abords de chacune des jolies plages sablées, un camping a pris racine. Discrètement, sans défigurer les côtes sauvages, bordées d’importants bassins ostréicoles. Au large, les bateaux de pêche se font rares. Les marins sont déjà rentrés à La Cotinière, notre prochaine escale. Dans la salle de l’ancienne criée, Patrick Berthelom expose. Le peintre reproduit sous nos yeux une photo de dunes, plantées d’Oyat fixateur. L’artiste aime surtout croquer les chalutiers multicolores, amarrés dans le port, juste en face. Il y aurait 100 bateaux de pêche à La Cotinière. Dixit Jocelyne, qui vend les poissons péchés par sa fille, à même les quais. Notre port de pêche est plus important que celui de la Rochelle, avance-t-elle, très sérieusement.