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[INTERVIEW] Comment le géant chinois Ctrip s’attaque à l’Europe

Valorisée 25 milliards de dollars, Ctrip est la première agence en ligne chinoise, aux importantes ambitions européennes. Nous avons interrogé Kevin Guo, le DG stratégie, coopération et innovation de Ctrip, à l’occasion de sa participation à la récente conférence China Connect à Paris.

 

L’Echo touristique : Combien de clients Ctrip a-t-il fait voyager en 2017 ?

Kevin Guo : Nous comptons 300 millions d’utilisateurs enregistrés sur Ctrip, en Chine. 100 millions de membres sont actifs, et réservent régulièrement des voyages sur le site. La France fait partie des destinations les plus attractives, grâce à sa culture, sa gastronomie et ses produits de luxe. Nous avons aussi 25 millions d’utilisateurs en dehors de la Chine, à travers la plate-forme Trip.com (rachetée en 2017, Ndlr).

Trip.com est donc votre bras armé à l’international ?

Oui. Ctrip n’a pas vocation à cibler la clientèle étrangère. La plate-forme, qui emploie 30 000 personnes en Chine, est conçue pour les voyageurs chinois, notamment au niveau des modes de paiement. Nos clients étrangers passent par Trip.com, qui est traduit en 13 langues dont le français. Pour l’instant, Trip.com est un bourgeon dans un arbre : ses activités sont mineures. Mais à long terme, nous voulons en faire une branche importante de Ctrip. C’est notre vision.

Comment est organisé Trip.com en Europe ?

Trip.com emploie une centaine de personnes dans différents pays européens. Ce sont des personnes très polyvalentes, qui gèrent les contrats avec les fournisseurs et partagent des données avec Ctrip.

Qui sont vos principaux concurrents, à l’échelle mondiale ?

Notre premier concurrent, c’est Priceline. Mais la maison mère de Booking est aussi un partenaire, qui détient une participation minoritaire dans Ctrip (environ 15%, Ndlr).

Google est-il un concurrent pour vous ?

Le groupe Ctrip est leader en Chine, mais reste aujourd’hui un petit acteur à l’échelle mondiale, par rapport à Google ou Expedia. Encore une fois, les clients de Ctrip sont pour l’instant chinois. Nous voulons désormais attirer les visiteurs étrangers sur notre plate-forme.

Comment allez-vous développer votre clientèle européenne ?

Nous allons engager des efforts promotionnels pour que les Européens connaissent Trip.com.

Vous avez acquis le comparateur britannique Skyscanner (racheté en 2016), puis Trip.com. D’autres acquisitions sont-elles en vue ?

A long terme, nous voulons davantage investir en Europe qu’ailleurs dans le monde.

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