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Croisières en France : les raisons du recul selon Clia

Comme en 2016, le marché de la croisière a connu un léger ralentissement l’année dernière, selon les chiffres dévoilés par CLIA France.

En 2017, selon les chiffres dévoilés par Clia France*, 503 000 croisiéristes Français ont embarqué sur l’un des navires des compagnies membres de l’association qui promeut la croisière, soit une baisse de 9,5% par rapport à l’année 2016. « Mais c’est une diminution mécanique qu’on avait prévu », prévient Antoine Lacarrière, nommé responsable France, Belgique et Suisse de Clia Europe en février dernier.

« Dans la croisière, depuis 30 ans et au niveau mondial, c’est l’offre qui crée la demande », appuie Erminio Eschena, président de Clia France. « En 2017, les compagnies de croisières ont baissé leurs capacités sur le marché français (notamment Costa, ndlr). De plus, l’arrêt de l’activité de Croisières de France n’a pas encore été compensé » , précise Erminio Eschena. En 2016, la première compagnie de croisière en France représentait environ 100 000 clients. « Avec nos calculs, on peut donc dire que seule la moitié a été récupérée par d’autres compagnies de croisière » , chiffre Antoine Lacarrière, qui a dirigé Croisières de France de 2009 à 2016.

Forte croissance attendue en 2018

La baisse de régime de la croisière en France serait donc mécanique. « En 2018, on peut déjà dire que la croissance sera forte, notamment parce que de nouvelles capacités sont introduites sur le marché français », promet Antoine Lacarrière. Pour rappel, la Méditerranée accueillera notamment le Symphony of the Seas (Royal Carribean), le plus gros paquebot du monde, et le MSC Seaview, qui sera livré en juin prochain. Par ailleurs, la croisière perce aussi le marché français via l’exploration (71 000 pax en 2017 soit +43%) ou les tours du monde, dont sont friands les croisiéristes français, en particulier chez Costa et MSC. « Ce sont encore de petits volumes mais cela confirme l’intérêt du marché », analyse Antoine Lacarrière.

La France s’inscrit à contre-courant d’un marché européen qui connaît, comme à l’échelle mondiale, la croissance. En 2017, 6,9 millions de passagers européens ont pris part à une croisière (+2,5%). L’Allemagne franchit la barre des 2 millions de passagers (2,2 millions) et s’impose comme le premier marché émetteur de croisiéristes sur le Vieux Continent. Elle est suivie du Royaume-Uni/Irlande (1,95 million de passagers) et de l’Italie (770 000 passagers, +2,5%) et de l’Espagne (510 000, +6,4%), qui reprend la quatrième place à la France, perdue depuis deux ans. Comment, pour Clia France, réussir à pénétrer un marché au potentiel reconnu ?

70% des croisières vendues en B2B

« Les compagnies de croisières, en investissant, ont fait leur part du travail. Nous devons nous concentrer sur l’expertise du métier de vendeur de croisière », estime Erminio Eschena. Pour se faire, Clia France va favoriser l’embauche de « spécialistes croisières » au sein des agences de voyages. « Nous allons renforcer nos formations en ligne qui, une fois validées, permettent aux vendeurs d’obtenir un label », détaille Antoine Lacarrière. En 2017, après 70 heures de formation, 420 agents de voyages étaient labellisés en France. « C’est une très bonne base, mais on en voudrait plus, évidemment ».

Car la distribution reste un partenaire privilégié des compagnies de croisières. En effet, 70% des croisières vendues en France le sont par le réseau traditionnel. « La tendance évolue, les gens ne viennent plus chercher un prix mais un produit », pense Antoine Lacarrière. Pour vanter ces nouveaux bateaux et ces itinéraires parfois inédits, les opérations commerciales type « J’aime la croisière » seront reconduites en 2018.

Clia, qui publiera bientôt son étude sur la contribution économique des membres de l’association en Europe, entrevoit donc une année 2018 sans tempête pour le marché français.

*A savoir : Clia a revu ses méthodes de calcul pour établir son bilan 2017. Jusqu’à présent, la collecte de données était confiée à un cabinet extérieur. Désormais, c’est l’association qui se charge de récolter les statistiques de ses membres.

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