Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Meublés touristiques : dans toute la France, la gronde se renforce

A l’approche de la saison touristique estivale, les initiatives politiques se multiplient contre les meublés de tourisme type Airbnb, accusés de faire flamber l’immobilier et d’entraver l’accès au logement.

La gronde se renforce contre les meublés touristiques en France. La ville de Paris vient d’annoncer qu’elle allait interdire, dans le cadre de son futur Plan local d’urbanisme (PLU), la création de nouveaux meublés touristiques dans des zones en proie au « surtourisme », où on manque de logements toute l’année.

« Des secteurs entiers de Paris vont être interdits aux créations de nouveaux meublés touristiques parce que nous considérons que l’offre est déjà très abondante et nous visons un étalement et un équilibre d’implantation dans Paris intra-muros », précise Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire PS de Paris. « L’enjeu est simple, c’est d’essayer de réguler, voire de juguler la pression du marché qui fait réduire le stock de logements disponibles au profit des résidents permanents vers des usages détournés ».

« Les prix sont affolants »

Mardi, quatre parlementaires de tous bords, élus de territoires très touristiques où les logements manquent, avaient détaillé de leur côté sept propositions pour mieux réguler les meublés de tourisme. « Ce qui nous préoccupe lourdement, c’est la fuite, la transformation de logements pérennes en meublés touristiques. C’est vraiment une vague immense, c’est un tsunami », selon Julien Bayou, député EELV.

« J’ai typiquement une entreprise qui se délocalise aujourd’hui, parce qu’elle est en phase de forte croissance et elle ne peut pas attirer des cadres parce qu’ils ne peuvent pas se loger », abonde Christophe Plassard (Horizons), élu à Royan (Charente-Maritime). « Les prix sont affolants, on arrive dans des situations où des gens, des locaux, ne peuvent pas vivre sur leur territoire », renchérit le député Iñaki Echaniz (PS, Pyrénées-Atlantiques), citant des soignants « obligés de dormir dans leur voiture pendant l’été parce qu’ils sont mis en dehors de leur logement ».

« Aller encore plus loin » contre les meublés touristiques

Ce dernier a été nommé mercredi corapporteur, avec la députée Renaissance du Finistère Annaïg Le Meur, d’une proposition de loi qui sera examinée mi-juin à l’Assemblée nationale. « On a une fenêtre de tir, on la prend et on arrache ce qu’on a à arracher parce que depuis trop longtemps on dit que ce n’est pas suffisant, mais on ne fait rien », insiste Iñaki Echaniz, tout en reconnaissant qu’il faudra « aller encore plus loin », en augmentant notamment la taxation sur les résidences secondaires sans pénaliser les résidents à l’année.

Le texte, qui comprend trois mesures, conditionne la possibilité de faire de la location touristique à la réalisation d’un diagnostic de performance énergétique, sur le modèle des locations de longue durée, sauf dérogation. Les députés veulent également renforcer la compétence des petites communes touristiques. En zone tendue, elles pourraient conditionner la location touristique à une autorisation préalable de leur part, notamment en cas de changement d’usage d’un local ou d’un logement. Cela n’est possible aujourd’hui que dans les villes de plus de 200000 habitants.

Un complément de revenu « énorme » selon Airbnb

Le texte réduit enfin la niche fiscale dont bénéficient les meublés de tourisme. Manière de « rééquilibrer la balance » entre logements touristiques et permanents, justifie Annaïg Le Meur, pour qui « on ne peut pas avoir de tourisme sans avoir aussi des actifs qui se logent ». Interrogé, le directeur adjoint d’Airbnb France Bertrand Burdet a estimé que la réglementation en France était déjà « très mature ».

« Au niveau européen, c’est la plus élaborée (…) Aujourd’hui les règles existent. Des centaines de milliers de Français louent leur logement sur Airbnb. Le revenu médian est de 3800 euros par an. C’est un énorme complément de revenu en cette période d’inflation (…) on va enlever ce pouvoir d’achat », avertit Bertrand Burdet.

Outre Paris, certaines villes ou intercommunalités ont déjà pris des mesures pour réguler les meublés de tourisme. Saint-Malo et Annecy ont ainsi instauré des quotas par quartiers. Début mars, la justice a autorisé la Communauté d’agglomérations Pays basque à instaurer un mécanisme de compensation : pour chaque logement transformé en meublé touristique, il oblige les propriétaires à produire, dans la même ville et avec une surface équivalente, un bien sur le marché locatif à l’année.

A lire aussi :

6 commentaires
  1. Porteabateaux dit

    Si de nombreux propriétaires bailleurs comme moi se tournent vers les locations type Airbnb y’a bien une raison! Christelle a entièrement raison que les politiques regardent vers la protection des bailleurs et le marché de la location reviendra naturellement vers des contrats pour 3 ans et plus. Décourager les investisseurs par des mesures punitives ne provoquent que la ratification des biens. Le DPE est aujourd’hui une fumisterie vu le niveau de sérieux des contrôles, cela va provoquer la fuite des investisseurs et mettre des milliers de personnes dans la rue. Il y’a urgence mais ne nous trompons pas de cible.

  2. Maryanick Archambault dit

    Nous sommes retraités, ayant hérité d une maison de famille, la seule possibilité de la garder est de la louer en location saisonnière l été.Nous en profitons le restant de l année et , de ce fait, nous faisons vivre l économie locale.

  3. VÉRONIQUE DEBAT dit

    Navrée de voir les gens qui se logent avec airbnb. Ils ne respectent pas les résidents à l’année. Laissent les poubelles et bouteilles sur les paillassons. Font du bruit toute la nuit car ils sont en vacances et detruisent les communs après leurs passages.

  4. Murielle dit

    Bonjour , je suis tout à fait d’accord . Comme tout le reste , rien ne va être fait . Beaucoup de rédaction pour pas grand chose comme résultat malheureusement. C’est tellement honteux les loyers si exorbitants

  5. christelle Vandenberghe dit

    Les locations de type Airbnb sont le résultat d une protection envers les locataires indélicats ou les squats. C est beaucoup plus d investissement personnel et de travail un logement loué en courte durée mais c est l assurance d être payé. Les politiques peuvent toujours prétendre le contraire, que c est pour l appât du gain, la réalité est juste là. Commencez par réellement réfléchir à la protection du propriétaire qui lui n est jamais en défaut de payer ses impôts…

  6. Morel dit

    Mon meublé à St Nazaire permet à 2 étudiants de venir en période creuse de début septembre à fin mars après ils partent en stage et ensuite je loue aux touristes pour 60%. La ville de St Nazaire n’a pas prévu assez de logement étudiant donc ma location meublée est très utile et les touristes qui viennent visite le musée, le sous-marin et les chantiers de l’Atlantique…

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique