Luc Chatel oublie les agences lors de ses voeux

Georges Colson est furieux. Le président du Syndicat national des agences de voyages (Snav) a assisté comme de nombreux professionnels du tourisme aux voeux de Luc Chatel, hier soir, au ministère de l’Economie. Le secrétaire d’Etat au tourisme a fixé de nouveaux objectifs à la France en terme de tourisme d’accueil, mais n’a fait aucune mention des agences de voyages. Luc Chatel a rappelé le positionnement mondial de l’Hexagone: premier en nombre de visiteurs étrangers, troisième en terme de recettes, et neuvième pour les recettes par visiteur. Il souhaite que la destination prenne la deuxième place en termes de recettes, et la troisième place mondiale pour les recettes par visiteur. Selon lui, la France a accueilli 82 millions de touristes étrangers en 2007. Luc Chatel vise le seuil de 100 millions de visiteurs en 2015, soit une croissance de 2,8% par an. Il a rappelé que le rapport Attali envisageait comme possible l’objectif de 110 millions de visiteurs en 2020. Le secrétaire d’Etat s’est également félicité de la hausse des investissements sur le territoire, qui ont dépassé les 10 milliards d’euros en 2007, soit une progression de 27% en 3 ans.
Cependant, son silence sur les agences de voyages a frappé les professionnels de l’outgoing réunis dans la salle. Après le tollé suscité lundi par Christine Lagarde, ministre de l’Economie, qui a déclaré « Je ne vois pas pourquoi seules les agences de voyages pourraient vendre des voyages », le Snav avait exprimé de vives protestations dans un communiqué. Hier soir, Georges Colson confiait à l’Echo touristique son désarroi « C’est la 15eme cérémonie de voeux à laquelle j’assiste, et la première fois que je n’entends pas prononcer le mot agent de voyages, alors qu’il a salué les professionnels des salons, foires et congrès. Je rencontrerai Luc Chatel demain (aujourd’hui) en fin d’après-midi, au cours d’un entretien qui sera tendu. Nous verrons quelle suite il donnera aux propos de Christine Lagarde. Pour moi, les bornes ont été dépassées ». Bernard Didelot, président de l’Association professionnelle de solidarité (APS), devrait également exprimer sa protestation dans un communiqué aujourd’hui.