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Loïc Blaise : « Développer l’avion propre sans repenser le voyage n’a aucun sens »

Depuis avril 2020 et le début de la pandémie, j’écris des tribunes pour L’Écho touristique, invitant les professionnels du voyage à accélérer leur transition écologique. Cette fois, j’ai interviewé le pilote et explorateur Loïc Blaise le 25 août 2022. Le jour où Emmanuel Macron annonçait la « fin des vacances », évoquant notamment l’urgence climatique et annonçant aux Français la « fin de l’abondance et de l’insouciance ». A noter : Loïc Blaise interviendra à l’IFTM, mercredi 21 septembre à à 11h30, dans l’espace conversation du salon.

Julien Buot : Tu commences à être connu mais trop peu à mon goût. Le Parisien t’avait présenté comme un pilote malade au chevet de la planète. Peux-tu nous dresser rapidement ton portrait ?

Loïc Blaise : C’est vrai, je suis malade, mais je m’active pour que ce ne soit pas ce qui me définisse. Mais ma maladie est dégénérative, le facteur temps est donc un paramètre clé dans ce que je fais. Il faut que chaque geste compte. Comme pour la planète, mais aussi comme le tourisme et beaucoup d’autres industries. Je suis atteint d’une sclérose en plaque, une maladie dégénérative qui ronge le système nerveux. J’ai donc dû faire une croix sur ma carrière de pilote.

Et je suis devenu explorateur. En 2018, j’ai survolé pendant 45 jours les dernières terres inconnues, 25 000 kilomètres autour de l’Arctique avec « Polar Kid » un ULM hydravion conçu spécialement. En 2017, puis 2019 et 2020, j’ai effectué des expéditions au Groënland où j’ai constaté à quel point les peuples premiers prennent de plein fouet le changement climatique alors qu’ils n’en sont pas responsables. Il est impératif de mieux comprendre ceux qui vivent encore en harmonie avec leur environnement et de porter leurs voix jusque dans nos pays. Je prépare un cycle d’expéditions pour aller à la rencontre des écosystèmes et populations les plus menacées et des porteurs de solutions à hauteur humaine, tout en utilisant un avion « propre ».

J’explore le monde sous plusieurs angles, géographiques mais aussi sociaux, et culturels, valorisant la rencontre de l’autre et de l’ailleurs. Je vais démontrer qu’il est possible de voyager en avion sans émettre de CO2. Je souhaite aussi inviter les touristes, et les professionnels du voyage, à s’interroger sur le sens du voyage. Le voyage ne devrait pas être une nuisance et les voyagistes devraient arrêter de proposer des voyages de mauvaise qualité, qui ne participent pas au développement local et à l’éveil des voyageurs. Ils ont la responsabilité de proposer d’autres expériences et de favoriser la rencontre entre leurs clients, les territoires qu’ils visitent et les habitants qui les accueillent. Développer l’avion propre sans repenser le voyage n’a aucun sens.

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Propos recueillis par
Julien Buot,
directeur d’Agir pour un Tourisme Responsable (ATR)
et secrétaire des Acteurs du Tourisme Durable (ATD)

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