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Malgré la crise, la montagne planche sur son avenir

Environnement, expérience client, diversification de l’offre : la montagne avait déjà, avant le Covid, de nombreux défis à relever. Loin de les effacer, la crise les pose désormais avec encore plus d’insistance.

Les remontées mécaniques à l’arrêt et une saison blanche : il faut d’abord gérer l’urgence et les conséquences économiques de la situation. Mais les questions qui se posaient avant la pandémie sont toujours là. « Si les enjeux sanitaires et économiques prennent actuellement le pas sur tous les autres, les stations de montagne n’en oublient pas pour autant un sujet crucial pour les années à venir : accompagner les changements climatiques et préserver leur environnement », explique l’Association Nationale des Maires des Stations de Montagne (ANMSM), qui vient de lancer une enquête inédite sur ce sujet. Quel regard les Français portent-ils sur leurs montagnes ? Hors cadre du contexte de crise traversé, comment envisagent-ils l’avenir de leurs stations ? Quels efforts sont-ils prêts à consentir pour préserver ce patrimoine naturel ? Telles sont les questions auxquelles répond cette étude, réalisée par OpinionWay.

Une étude dont il ressort que 97% des sondés se disent prêts réaliser au moins une action, en tant que touristes, pour préserver l’environnement qu’ils visitent, qui fait partie des plus belles richesses du patrimoine national pour 94% des interrogés.

Les jeunes plus engagés

Cela commencerait par de bonnes pratiques domestiques : par exemple privilégier un hébergement respectueux de l’environnement (89%). Par ailleurs, 83% se déclarent prêts à venir sur place au moyen de véhicules propres (navettes électriques par exemple) en laissant leur véhicule en ville. Et si 91% des personnes interrogées estiment que les stations se mobilisent pour l’environnement, 63% des sondés pensent que les usagers doivent dorénavant participer à cette évolution.

Les jeunes se montrent particulièrement volontaires : 66% des 25-34 ans accepteraient de payer une taxe supplémentaire en fonction de leur volume de déchets (contre 51% des Français). Par ailleurs, 65% des moins de 35 ans envisageraient de se rendre à la montagne en train plutôt qu’en voiture, et 67% pourraient opter pour le covoiturage.

Ils partagent cependant les mêmes craintes que leurs aînés : 92% des Français considèrent que la montagne pourrait être menacée par le changement climatique. Ils appréhendent en premier lieu la fonte des glaciers (76%) et la diminution de l’enneigement (55%). Vient ensuite la disparition de la biodiversité de montagne. Globalement, les Français reconnaissent le rôle essentiel des stations de montagne, puisque 61% estiment qu’elles parviennent à concilier économie et environnement.

« Tirer les conclusions de cette crise »

Faisant écho à ces préoccupations, 300 professionnels de la montagne des Alpes du Sud étaient réunis mardi à l’occasion d’une table ronde organisée par Renaud Muselier, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et Président de Régions de France.

« Au-delà de secteurs d’activités ou de professions sinistrées par cette crise, c’est toute la montagne qui va souffrir et va avoir du mal à se relever, a affirmé Renaud Muselier lors de ces assises de la montagne.

« Nous devons fixer dès aujourd’hui des perspectives, a-t-il souligné. Vous avez besoin de visibilité pour les années à venir. La Région sera au rendez-vous. En attendant un éventuel Plan Montagne du Gouvernement, nous, c’est maintenant que nous nous engageons. La Région Sud double le montant de sa politique montagne, la portant à 200 millions d’euros. Nous avons investi 100 millions d’euros dans notre politique montagne lors des cinq dernières années. Pour les cinq prochaines années, nous y investirons 200 millions d’euros. 100 millions d’euros seront consacrés au développement économique, social et culturel de nos vallées à travers les espaces valléens et 100 millions d’euros seront dédiés aux stations de montagne. »

« Pionniers dans le financement de projets d’énergies renouvelables dans les stations, nous densifierons ces efforts, a promis Renaud Muselier. Il faudra maintenant aussi avoir un temps d’avance dans la numérisation et l’innovation de l’expérience client, a-t-il ajouté. En parallèle, nous devrons aussi réussir la diversification touristique hivernale et estivale de nos stations. Il est nécessaire de tirer les conclusions de cette crise et de proposer des alternatives crédibles au « tout ski » dans les stations villages de moyenne montagne. Et le travail d’analyse se poursuit. D’ici l’été, les résultats d’une étude prospective sur l’avenir des stations des Alpes du Sud, lancée en juillet dernier, seront connus. Menée par les cabinets spécialisés G2A et Lystea, cette étude prospective est destinée à devenir « un outil majeur de pilotage et d’orientation (des) dispositifs » de la destination.

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