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Norwegian : les salariés français dénoncent le silence de la compagnie

Le 14 janvier, la compagnie aérienne à bas coût Norwegian Air Shuttle annonçait mettre fin à son activité long-courrier et fermer son antenne française. Les représentants du personnel n’ont depuis eu aucun contact avec la maison mère basée à Oslo et manifestent aujourd’hui à Paris.

« Norwegian a une attitude de voyou actuellement ». Depuis l’annonce de la fin de son activité long courrier, entraînant la fermeture de sa succursale française. Les 286 salariés concernés accusent la compagnie norvégienne de chercher à fuir ses responsabilités.

« On est dans l’ignorance absolue de ce qu’ils veulent faire de nous ». Le constat est posé par Yan Crosson, délégué syndical SNPL (pilotes) et secrétaire du Comité social et économique (CSE). « Ils nous ont coupé nos accès à la messagerie interne. Ils nous ont complètement déconnectés. Pour eux, on n’existe plus », complète Jordan Passelecq, représentant syndical du SNPL. Les employés ont touché leur salaire de janvier avec une dizaine de jours de retard mais à la fin de ce mois, « on ne sait toujours pas si oui ou non on sera payé », s’inquiète le pilote.

« Un flou gigantesque »

Le 14 janvier, la compagnie aérienne à bas coût Norwegian Air Shuttle annonçait mettre fin à son activité long-courrier et fermer son antenne française. Celle-ci comprend 145 pilotes, 136 personnels de cabine et cinq employés administratifs. Les représentants du personnel n’ont depuis eu aucun contact avec la maison mère basée à Oslo.

Car Norwegian France est en réalité détenue par une filiale basée en Irlande, Norwegian Air Resources Limited, qui a été placée en liquidation judiciaire. Les salariés de Norwegian France doivent donc désormais se tourner vers les liquidateurs désignés en Irlande pour discuter de leurs conditions de départ.

« Les liquidateurs de KPMG nous ont bien dit que la législation ne leur permettait pas de remonter à la source », donc à Oslo, a indiqué Jordan Passelecq. Pour autoriser la liquidation, « il faut que l’insolvabilité, la cessation des paiements (de la compagnie) soit clairement établie et démontrée », selon l’avocat du CSE, Me Fiodor Rilov.

« A ce jour, il y a un flou gigantesque autour de cette prétendue insolvabilité », a-t-il ajouté, précisant que « l’immense majorité des réponses que les salariés attendaient n’ont pas été données ». « On a le sentiment que le groupe prévoit cette liquidation judiciaire pour des raisons de confort, dit craindre Fiodor Rilov, pour éventuellement se débarrasser des salariés travaillant en France, en faisant porter le coût à l’assurance de garantie des salaires ». Donc au contribuable français.

Des millions en jeu

Lundi, un tribunal de Dublin doit rendre sa décision pour confirmer ou non la liquidation. En France, les salariés de Norwegian ont lancé une procédure pour la bloquer, estimant que le CSE n’avait pas été informé correctement des éléments comptables permettant de constater l’insolvabilité de la société.

D’après diverses sources syndicales, une procédure de liquidation dans les règles reviendrait à entre 20 et 25 millions d’euros pour Norwegian. « Norwegian doit énormément d’argent aux membres d’équipage », notamment des jours de congés non pris, assure Alexandra Lafargue, déléguée syndicale Unac (hôtesses et stewarts). « C’est entre 8 000 et 13 000 euros à récupérer par personne, rien qu’en jours off », affirme-t-elle.

Le SNPL assure de son côté que le calcul du chômage partiel, mis en place dans la compagnie depuis mars en raison de la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, leur a fait perdre 47% de revenus. Alors qu’ils sont censés toucher 84% de leur salaire net. Norwegian « nous doit un chèque d’arriérés d’environ cinq millions d’euros », détaille ainsi Yan Crosson.

Contactée par l’AFP, la compagnie aérienne a refusé de s’exprimer par la voix de son avocat. En attendant, tout ça « provoque une situation de détresse sociale et psychologique chez les salariés », constate Jordan Pesselecq. Aujourd’hui, ils sont appelés à manifester devant l’ambassade de Norvège à Paris. Ils ont demandé une entrevue avec l’ambassadrice de Norvège.

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