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L’UAF ne veut pas supprimer les vols domestiques courts

L’UAF a redit son opposition à l’article 36 du projet de loi climat et résilience qui prévoit la suppression de certaines lignes domestiques qui peuvent être réalisées en train.

Dans le cadre du projet de loi climat et résilience, l’Union des Aéroports Français (UAF) a été auditionnée le lundi 22 février par le député Jean-Marc Zulesi. A cette occasion, l’UAF a redit son opposition à l’article 36 du projet de loi qui prévoit la suppression de certaines lignes domestiques qui peuvent être réalisées en train.

Symboles des ambitions de la Convention Citoyenne pour le Climat, elle est pourtant progressivement en train d’être vidée de son sens puisqu’elle est passée de 4h à 2h30. Il n’y a plus que quatre lignes concernées par cette disposition législative dans sa rédaction actuelle : Bordeaux-Orly, Lyon-Orly, Nantes-Orly et Marseille Lyon.

« Soit près d’un million de passagers par an dont plus de la moitié pour la seule liaison Bordeaux-Orly », explique l’UAF. Rappelons que cette proposition ne concerne pas tous les vols en correspondance à Paris, mais simplement les vols secs entre les deux destinations.

La compensation carbone suffit 

Selon l’UAF, cette « mesure de suppression de certaines lignes domestiques est en contradiction avec l’obligation de compensation des émissions de CO2 imposées à toutes les compagnies aériennes sur toutes les lignes domestiques ». Pour l’UAF, cette compensation obligatoire des émissions « est une mesure adaptée pour traiter la question des émissions de CO2 des lignes domestiques dans le contexte de lutte contre le changement climatique pourvu que son articulation avec le dispositif européen d’échanges de quotas d’émission (EU-ETS) soit clarifiée ».

Mais rappelons que cette compensation carbone est largement critiquée par les spécialistes de la question. Comme l’explique à Euronews Paul Peeters, professeur de Tourisme et de transport durable à l’université de Breda : « Aussi volontaires que soient les projets de compensation carbone, ils peuvent induire le consommateur en erreur, en lui faisant croire qu’en un clic vous pouvez annuler la pollution produite. Ce n’est matériellement pas le cas. » 

L’UAF regrette l’absence d’études sérieuses

Surprenant également, l’argument juridique de l’UAF qui estime que le fondement « juridique européen de la mesure est plus qu’incertain ». L’article 20 du règlement européen 1008/2008 a été conçu pour permettre aux Etats de faire face à des problèmes graves d’environnement présentant un caractère local et temporaire, « ce qui n’est pas le cas des émissions de gaz à effet de serre ». La volonté du législateur européen semble dès l’origine avoir été d’intervenir pour faciliter la résolution de problèmes environnementaux graves de nature temporaire et locale « et non pas d’en faire un outil dans la lutte contre le changement climatique ».

Si les dispositions de l’article 20 permettent bien de faire face à une menace grave et locale pour l’environnement, on peut estimer que le but premier est surtout de protéger la terre des actions de l’homme. Dont le gaz à effet de serre fait partie.

L’UAF a également regretté l’absence d’études sérieuses sur les conséquences économiques, concurrentielles et environnementales de la mesure. « La suppression de cette ligne aura des impacts économiques, logistiques et touristiques importants sur Bordeaux et sa région et des effets immédiats sur l’emploi alors même que les territoires aéroportuaires sont des bassins d’emploi très dynamiques », estime l’Union des aéroports français.

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