Pour la DGAC, la convention citoyenne menace plus de 120 000 emplois dans l’aérien
D’après la Direction de l’aviation civile, l’impact des mesures de la convention citoyenne sur le secteur de l’aéronautique serait catastrophique.
Samedi, le ministère de la Transition écologique organise une conférence portant sur proposition de la « convention citoyenne pour le climat », pour « limiter les effets néfastes du transport aérien ». Ces mesures figurent parmi les 149 propositions imaginées par 130 Français sur les 150 volontaires tirés au sort. Huit concernent le transport aérien.
Durant cette conférence, qui rassemblera des membres du ministère, les participants de la convention, des syndicats de salariés, des élus et des représentants du paysages associatifs, les compagnies auront l’occasion de défendre leur peau. Car c’est une véritable déclaration de guerre que leurs ont adressée la convention.
Un impact sur l’emploi
Jugez plutôt. Sont proposées l’interdiction de la construction de nouveaux aéroports et l’extension des aéroports existants. Celle des vols intérieurs si la destination est accessible en moins de quatre heures. Celle des avions publicitaires. Obliger les compagnies aériennes de compenser intégralement leurs émissions de CO2, en finançant des « puits de carbone »
Mais enfin et surtout, le plus gros danger pour les compagnies françaises serait l’adoption de « l’écocontribution ». Le principe ? Une «écocontribution » de 30 euros pour un vol de moins de 2.000 km en classe économie et 180 euros en classe affaires. Pour tous les vols de plus de 2 000km, l’écocontribution passerait à 60 euros et 400 euros en classe affaires, par trajet.
La Direction de l’aviation civile (DGAC) a fait ses calculs : une écocontribution de 4,2 milliards -comme proposé- entraînerait la suppression de 120.000 à 150.000 emplois et une chute du trafic aérien de l’ordre de 20%.
Pour des effets limités ?
Et au niveau environnemental, l’étude de la DGAC estime la réduction des émissions de CO2 à 3,5 millions de tonnes sur les 441 millions de tonnes émises en France en 2019, toutes activités confondues. Soit une baisse de 0,79 %, sachant que le transport aérien représente 1,4 % des émissions de CO2 françaises…
Surtout que cette baisse n’est que supposée. Il y a un grand risque que les compagnies choisissent de fermer leurs lignes surtaxées en France pour les rouvrir dans un pays voisins. Le problème de pollution n’aura alors qu’été déplacé. Et les aéroports et compagnies auront tout perdu…
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