Les compagnies aériennes paieront pour polluer

Malgré une envolée de critiques, l’Union européenne s’est dotée, en janvier, d’une loi visant à limiter la pollution aérienne. Son journal officiel vient de publier une liste de près de 4 000 compagnies aériennes qui devront ainsi contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique. Dès le 1er janvier 2012, lesdits transporteurs opérant dans les cieux européens devront plafonner leurs émissions de CO2 à 97 % d’un niveau annuel de référence. Les émissions de gaz à effet de serre cumulées par les compagnies s’élèvent à 216 millions de tonnes sur la période de référence. Mais, à défaut de tenir compte des retards aériens et de l’allongement des routes lié à la gestion du trafic, Bruxelles les sous-estime de 10 % à 20 %, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata). Elle en a pris bonne note, et repousse l’annonce du plafond de CO2 qui sera imposé en 2012. Un point crucial, surtout pour les plus grands pollueurs d’un secteur en crise. Bruxelles a attribué à chaque compagnie un État européen auquel elle devra s’adresser pour acheter des droits à polluer, et à qui elle doit présenter un plan de calcul de ses émissions. Tout manquement sera pénalisé, la sanction pouvant aller jusqu’à une interdiction d’atterrir dans les 27 États membres de l’Union. En matière de lutte contre les dérèglements climatiques, Iata reste opposée à des solutions régionales, susceptibles de créer des distorsions de concurrence. « Pour une industrie globale, qui affronte un défi universel du changement climatique, nous avons besoin d’une solution globale », explique Quentin Browell, porte-parole de Iata. Reste à savoir si une telle vision survivra au sommet mondial sur le climat de Copenhague, en décembre.