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L’édito de Dominique Gobert : un soir le lion est mort…

Vieux Georges, vous allez nous manquer. Je vous avais baptisé, comme c’est loin, le Vieux Lion. Vous aimiez bien et nous en avons rigolé bien des fois…

Tel le Vieux Lion que vous étiez, vous vous êtes battu jusqu’au bout. Vous avez tellement lutté durant votre vie qui aurait, j’en suis persuadé, due être beaucoup plus longue. Ne serait-ce pour continuer à veiller sur vos enfants et votre épouse, Nicole, que j’embrasse très fort en ce moment intolérable.

Georges, je me souviens de notre première rencontre, alors que j’étais tout jeune journaleux. C’était l’inauguration d’un Framissima, du côté de Djerba si j’ai bonne mémoire. Vous m’aviez convié, moi, le minot, dans votre voiture. Moi, dans la voiture du président du plus gros voyagiste français. Le voyagiste toulousain, une expression que vous détestiez…

Immédiatement, vous avez compris que j’étais non seulement intimidé, mais qu’en plus, je ne savais pas trop quoi vous demander. Votre bon sourire, ce gentil regard, cette voix rocailleuse qui fleure bon le Sud-Ouest et nous sommes devenus, je crois, amis.

Dominique Gobert, éditorialiste

Je n’ose pas compter les années. Vous êtes devenu président du Znav (c’est ainsi que vous prononciez le Snav), et comme votre nom de Vieux Lion, l’expression est aussi restée. Beaucoup de vos vieux camarades le prononcent encore ainsi, bien que le Znav soit devenu depuis les Entreprises du voyage.

Je n’ai pas trop le cœur à rire aujourd’hui, mais je ne peux m’empêcher de penser à votre sens de l’humour, vos plaisanteries, parfois un peu vaseuses, n’est-il pas, mais tellement conviviales et joyeuses.

En fait, tous mes souvenirs vous concernant ne ramènent qu’à des choses joyeuses et sans aucune ostentation. Ce congrès au Maroc où le dîner de gala était servi… sans vin. Pierre Doulcet que vous allez sans doute rencontrer s’en souvient encore.

La dernière fois que nous avons dîné ensemble, vous m’aviez raconté votre vie, vos joies et surtout vos peines. Parce que la vie n’a pas toujours été aussi rose que la ville où vous viviez et que vous aimiez tant.

Bien sûr, comme tous les amis, nous avons eu de sérieuses altercations. Tel Rial qui un jour m’avait traité d’imbécile, vous vous étiez fâché (c’était l’épisode malheureux de la descente aux enfers de Fram) en hurlant au téléphone « fous moi la paix ».

Nicole, votre épouse, était immédiatement venue à la rescousse, sortant becs et ongles pour vous défendre. J’ai eu très peur, car la lionne protège toujours son compagnon.

Bien entendu, car vous étiez un être gentil, amical, ça n’a pas duré bien longtemps.

Etrangement, sachant que vous étiez malade, je voulais vous appeler et vous souhaiter un joyeux anniversaire. 85 ans… Le temps m’a manqué.

J’arrête ici, mon Vieux Lion, en écrivant ces quelques lignes, j’ai les poils qui se hérissent et mes yeux sont encombrés de vieilles larmes qui m’empêchent de voir ce que j’écris.

Georges, tu nous manques et ça, c’est impardonnable.

Tu n’avais pas le droit de partir !

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