L’édito de Dominique Gobert : Seto, 50 ans, toutes ses dents
5 mars 1973. Comme le temps passe. Certains diront que c’était le bon temps, la période d’abondance, le temps où le temps ne comptait pas, la naissance de ces nouveaux voyageurs et voyagistes qui voulaient découvrir et faire découvrir le monde.
Les Maillot, Huet, Polderman et autres Trigano avaient une nouvelle vision du monde du voyage. Ce 5 mars 1973, les 10 principaux voyagistes de France, ceux qui « brassaient » plus de 25 000 voyageurs avaient décidé d’institutionnaliser leur profession, tenter de lui donner quelques lettres de noblesses et surtout affirmer une présence indispensable face à des autorités politiques pour qui ce secteur ne représentait pas grand-chose.
Pensez, le tourisme, les vacances, les loisirs, ça ne concerne pas le pouvoir politique.
C’était il y a 50 ans, ces voyagistes ont créé le Ceto, au départ Association des tour-opérateurs, devenue quelques temps plus tard Cercle d’études des tour-opérateurs et finalement Seto, syndicat patronal des tour-opérateurs.
C’était aussi l’époque durant laquelle, malgré les trésors d’imagination et de nouveautés initiés par les voyagistes, le secteur de la distribution tenait le haut du pavé. Peut-être plus malin, ce secteur avait déjà créé son propre syndicat, le Syndicat national des agents de voyages (Snav) lequel régentait la profession… sans vraiment beaucoup d’attention pour les concepteurs de voyages. Petit à petit d’ailleurs, ces différents distributeurs se sont constitués en réseau avec les « contraintes » que l’on connaît.
Des crises, des tensions, il y en a eues. Je t’aime, moi non plus, en quelque sorte, soutenu souvent par des égos surdimensionnés et pas franchement adaptés aux changements inéluctables qui, sournoisement, grignotaient cette profession.
Je pense que cette « crise » a été bénéfique pour les membres du Seto, lesquels ont réussi à s’unir et fonctionner en harmonie quasi parfaite. Concurrents, ils le sont bien sûr et ne se font pas toujours de cadeaux, ce qui est logique et normal.
Amis, je pense que pour la plupart, ils le sont également. Du moins pour la plupart. Car, personne n’étant parfait, quelques moutons noirs ont réussi à se glisser dans le troupeau.
Et finalement, malgré quelques vicissitudes, le Seto a réussi à établir, notamment grâce à leur charte envers les voyageurs, une relation de confiance et de sécurité non seulement envers les clients mais également envers les distributeurs qui les commercialisent.
On n’a pas assez souligné la ténacité, la volonté farouche de ces voyagistes durant la dernière crise sanitaire qui a affecté le secteur du tourisme. En toute discrétion, mais avec une efficacité redoutable, je pense à tous ceux qui ont non seulement tiré toutes les sonnettes d’alarme auprès des pouvoirs publics, mais qui ont réussi à imposer des mesures économiques peu évidentes à avaler de la part du gouvernement.
Moi qui vous suis depuis quelques lustres déjà, je peux vous dire que vous avez été à la hauteur.
50 ans ! La jeunesse, la fougue de pouvoir encore et toujours relever les défis qui attendent cette profession. On le voit bien, durant ce Forum, revenu à Deauville cette année.
Que la paix soit sur cette profession et… joyeux bon anniversaire !
Avec un petit clin d’œil envers le président RMC, avec qui nous avons eu tant d’échanges pour le moins passionnés, parfois tendus mais finalement toujours amicaux.
