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L’édito de Dominique Gobert : ave, César !

Il sont tous là, ils sont venus, même ceux du sud de l’Italie.. César, venus en immigrant depuis l’Italie, est retourné sur ses terres natales. Définitivement et c’est une grande peine.

C’était, mais beaucoup d’entre vous ne l’ont pas connu, un président du Znav (devenu maintenant les Entreprises du Voyage) emblématique, pour ne pas dire charismatique. César Balderacchi, un personnage que j’aimais beaucoup, un personnage hors du commun, un personnage comme on aime à les rencontrer.

C’était aussi l’époque où la profession vivait intensément, où la vié était belle et quasi sans souci. C’était aussi l’époque où les compagnies aériennes commençaient à renâcler pour la commission.

Ça s’est passé au Congrès de Saint Tropez lorsque que César, dans une envolée lyrique dont il avait non seulement le secret mais également la truculence, signa l’accord avec Air France de la commission Zéro. Sans aucune vergogne, il déclara « voilà un accord gagnant-gagnant et c’est gravé dans le marbre ».

Dominique Gobert, éditorialiste

Sacré César. Il ne s’embarrassait jamais de circonvolutions et parlait franc, sans retenue quand il avait une idée, ou plutôt qu’il croyait avoir une idée. Fallait pas le contrarier dans ces moments-là. Il piquait une colère auprès de laquelle un ouragan n’était qu’une simple petite brise.

César, je l’avais aussi rencontré jeune journaliste aux Bancs d’Essais du Tourisme, un grand moment. Lors ne notre première rencontre, il piquait justement une de ses colères phénoménales : les murs de l’immeuble tremblaient et moi aussi d’ailleurs. Il m’a fait rentrer dans son grand bureau et tout s’est arrêté : j’ai découvert un petit homme, l’œil malicieux, le grand sourire aux lèvres… et nous avons parlé durant deux bonnes heures.

C’est là où il m’a appris les ficelles de cette profession, dans une parfaite subjectivité… et de mauvaise foi évidente. Mais qu’importe, l’homme était attachant et on lui pardonnait toutes ses fautes de langage, lui pour qui les études n’avaient été qu’un bref passage à l’école primaire.

César, c’était aussi l’homme de la convivialité et des grandes tablées joyeuses dont on ne savait jamais quand on allait en sortir…

César, c’est aussi l’homme de ces congrès gigantesques dans les pays les plus lointains. Beaucoup se souviennent de ce grand rassemblement en Chine, du temps encore où le pays commençait tout juste à s’ouvrir. Ou encore, mais mon ami Stéphane le raconte beaucoup mieux, de cette amicale tapotement de joue envers le président mexicain… On avait frôlé l’incident, mais César n’en avait strictement rien à faire. Il était joyeux ce soir-là et la vie était belle.

César s’est éteint du côté des Dolomites, sa terre. Lui qui parlait haut, qui parlait fort, s’en est allé dans la discrétion la plus totale. Sans bruit, mais sûrement dans un grand éclat de rire.

Et, si jamais il arrive dans un peut-être « là-haut », nul doute que son ami Georges Colson va l’accueillir avec plaisir. En revanche, pour les autres locataires de ce « là-haut », plus question de tranquillité.

Ave, César !

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