L’édito de Dominique Gobert : un Comité qui fait des petits ?
C’est fait… ou quasi fait. Olivia Grégoire, ministre déléguée au Tourisme, des PME et d’une flopée d’autres portefeuilles, vient d’installer ce nouveau comité de filière tourisme…
Quand une idée est bonne, autant en profiter. Même si Olivia, afin d’imprimer sa marque, a modifié le comité initié par son prédécesseur et néanmoins camarade Jean-Baptiste Lemoyne.
Alors que penser de ce nouveau comité de filière tourisme ? A priori du bien. Avec toutefois, mais ça c’est mon côté taquin et légèrement ironique, une petite méfiance.
Olivia a décidé de former à l’intérieur de cette institution des, en quelque sorte, sous-commissions. Effectivement, pourquoi faire simple lorsque l’on peut faire compliqué ? Même, comme l’indique la ministre déléguée, avoir une « nouvelle vision de la collaboration entre le public et le privé ». Ce qui va faire surement grand plaisir au président d’Atout France, mais je crois bien reconnaitre dans ces propos sa pensée.
Donc, nouvelle gouvernance, « nouveau souffle » et donc, autour de deux axes « prioritaires », (concertation et adaptation aux enjeux du secteur) afin d’arriver, ce qui est le leitmotiv de tous les ministres que j’ai connu, faire de la France la première destination mondiale et la première destination touristique durable !
Rien de mieux, donc, que la création des comités thématiques pour faire émerger des propositions concrètes ? Vous me direz que, à force de se réunir et se reréunir, on finira bien par avoir des propositions concrètes, des rapports à ne plus savoir qu’en faire qui finissent, systématiquement, par s’entasser dans des placards… Jacques Maillot notamment, fondateur de Nouvelles Frontières avec qui j’en parlais très récemment, confirme allégrement. Il avait rédigé entre autres un excellent rapport sur la croisière…
Je ne reviens pas sur ces quatre « comités thématiques », ils sont dans l’air du temps et, si ça ne suffit pas, d’autres thématiques » pourraient voir le jour… en fonction des attentes du marché. J’allais oublier la nomination d’un comité scientifique du tourisme durable. Scientifique ?
Permettez moi un sourire…
Et aussi un certain étonnement. Quid de représentations des professionnels du tourisme, hôteliers, voyagistes ? Aucun et c’est une faute, ils sont partie prenante et particulièrement importants dans notre économie. En revanche, les représentants des régions sont sur-représentés… Mais je n’ai pas vu le nom de l’excellent Jean Pinard parmi les membres. Dommage, il aurait apporté un peu de gaîté dans les débats !
Alors qu’Olivia prône une « collaboration publique et privée », seuls les représentants du public tiennent les gènes du comité.
Et puis, franchement, une réunion plénière par trimestre, ça ne fait pas très riche. Mais il est vrai, je le répète, que la ministre déléguée a trop de secteurs à gérer. Et ça, c’est pas bon du tout.
Parce que, c’est compréhensible, Olivia Grégoire deviendra beaucoup moins accessible.
Dommage !