L’édito de Dominique Gobert : l’été sera chaud… et sec ?
Tous les indicateurs passent au vert. Selon les experts de tout poil, la saison touristique d’été sera belle. Très belle même. A condition toutefois qu’un orage ne gâche pas tout…
Mais restons confiants. Puisque même dans les aéroplanes, on va enfin pouvoir se passer de ces masques auxquels petit à petit on finissait par s’attacher.
J’entendais ce matin, à mon réveil dominical, la bonne nouvelle : pour le tourisme, cet été, c’est l’embellie. Environ 60% des Français indiquent leur désir profond de prendre des vacances. Et, super nouvelle pour nos voyagistes, 42% d’entre eux se rendront à l’étranger. Une annonce qui ne va pas nécessairement réjouir notre ministre du Tourisme (actuel ? Nouveau ?). D’un autre côté, si nos concitoyens ont décidé de partir vers d’autres contrées plus ou moins lointaines, pourquoi les visiteurs étrangers ne viendraient-ils pas chez nous ?
Le principe des vases communicants en quelque sorte.
Or donc, tout va bien. Même la guerre en Ukraine ne semble pas perturber outre mesure les candidats touristes. C’est aussi la nature humaine : après un immense élan de solidarité, de compassion, les bons sentiments s’estompent lentement… mais sûrement.
J’aurais presque le civisme de penser que les chanteurs ukrainiens au Concours Eurovision de la chanson ont été récompensés… parce que c’était politiquement correct. Faut dire aussi que les Bretons qui représentaient la France ne brillaient pas trop par leur talent…
Donc, à l’annonce de ces nouvelles, j’entendais Anne Rigail, Cheffe d’Air France (laquelle, si elle lit ces lignes, pourrait me répondre, moi qui lui demande depuis une éternité d’accepter un entretien Les yeux dans les yeux. Anne, au secours !).
Donc, Air France, toujours à la pointe, annonce une augmentation de ses capacités pour l’été. Plus de 50%, avec de nouvelles routes…
Caramba. Voilà qui va faire plaisir à nos compagnies françaises, particulièrement sur les routes dom-tomesques ! C’est Marc Rochet qui va être content, lui qui dénonçait récemment au Congrès des Entreprises du Voyage à Punta Cana l’offre outrancière d’Air France sur ces destinations : plus de 60% de capacités supplémentaires. Mais comme le dit le patron d’Air Caraïbes, soutenu d’ailleurs par son homologue de Corsair, le Basque Bondissant Izaguirre, Air France s’en fiche. Même si ce n’est pas rentable, c’est le contribuable qui paie…
Petit bémol également dans ces brillantes et joyeuses perspectives : quid de nos aéroports, particulièrement Orly et CDG ? Si j’en crois les prévisions, va falloir s’armer de patience avant de pouvoir embarquer à bord d’un aéronef.
Comme d’habitude, ADP et ce bon Augustin n’ont pas anticipé. Il manque près de 4000 salariés afin d’accueillir dignement les passagers, qu’ils soient en partance ou en provenance de quelque pays étranger.
Dernier détail, lequel va séduire considérablement nos amis écolos rigolos : plus d’avions dans les cieux, plus de pollution ?
Le serpent qui se mord la queue ?
